RDC : La justice militaire demande la levée de l’immunité de Kabila pour des poursuites

La Justice militaire congolaise a demandé mercredi au sénat de lever l’immunité de l’ex-président Joseph Kabila et d’autoriser des poursuites à son encontre pour notamment « crimes de guerre et crimes contre l’humanité », a annoncé le ministre de la justice de la République démocratique du Congo.

L’ex-président aujourd’hui sénateur à vie est accusé de complicité avec la rébellion de l’AFC/M23 qui a élargi son influence en s’emparant depuis fin Janvier de deux grandes villes de l’Est congolais.Kabila est poursuivi pour “crimes de guerre, crimes contre l’humanité, trahison et participation à un mouvement insurrectionnel” AFC-M23, a indiqué le ministre Constant Mutamba dans une déclaration à l’agence Anadolu.

La justice a saisi le sénat car M. Kabila est “impliqué en tant que sénateur à vie” et non en tant “qu’ancien chef de l’Etat”, a oprécisé Mutamba ajoutant que des faits ont été commis après sa présidence.Un “maximum de preuves tangibles et irréfragables” attestant la complicité de Kabila derrière l’AFC/M23 ont été recueillis par la Justice qui a également recensé les biens de l’ex-président dans le pays et à l’étranger, a ajouté le Ministre, présentant Kabila comme “co-fondateur” de l’alliance fleuve Congo, bras politique de la rébellion du M23.

Il a précisé qu’aucune saisie n’a été opérée à ce stade, les autorités attendant la levée de l’immunité et l’autorisation des poursuites de la part du Sénat “afin de sévir” à titre préventif.Il a invité Kabila à “venir affronter” la justice congolaise “au cas contraire” le procès aboutira “en sa présence ou en son absence”.La coalition de Kabila, le front commun pour le Congo et son parti le PPRD n’ont pas encore réagi.

Accusant Kabila d’être allié aux rebelles, le gouvernement a suspendu mi-avril le fonctionnement de ce parti, qui a depuis lors contesté la décision devant le conseil d’Etat.

Agence Anadolu