RDC : Joseph Kabila fait sa première apparition publique à Goma

L’ancien président de la République démocratique du Congo et sénateur à vie, Joseph Kabila, a fait une première apparition remarquée ce jeudi à Goma, dans l’est du pays, une ville actuellement contrôlée par le groupe armé AFC/M23.

Présent dans la capitale du Nord-Kivu depuis quatre jours, il a entamé une série de consultations dans l’une de ses résidences située à Kinyogote, à l’ouest de la ville, au bord du lac Kivu, où il a reçu des représentants des responsables religieux locaux.

De retour au pays après son départ fin 2023, l’opposant déclaré au président Félix Tshisekedi s’est présenté devant la presse, sans toutefois faire de déclarations. Accompagné de Lawrence Kanyuka, porte-parole du mouvement rebelle antigouvernemental M23, Joseph Kabila a rencontré les autorités religieuses locales dans le cadre de ces échanges, selon des médias locaux et étrangers.

« Ces consultations s’inscrivent dans une série de consultations citoyennes annoncées par l’équipe de Kabila, qui visent à recueillir les préoccupations et propositions des forces vives face aux défis sécuritaires dans l’est de la RDC », rapporte le site Actualité.CD, précisant que l’ancien président prévoit de tenir une conférence de presse à Goma dans les prochains jours.

Le retour de Joseph Kabila à Goma, six ans après avoir transféré pacifiquement le pouvoir à Félix Tshisekedi, survient dans un contexte de fortes tensions dans l’est de la République démocratique du Congo et alors que l’ancien président fait face à des accusations de soutien aux rebelles du M23/AFC, qui contrôlent plusieurs localités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

La justice militaire a récemment obtenu la levée de son immunité de sénateur à vie, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires pour de graves accusations, notamment trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et crimes de guerre, des accusations passibles de lourdes peines, y compris la peine capitale.

Le retour de Joseph Kabila sur la scène politique s’accompagne d’une prise de parole remarquée le 23 mai dernier, au cours de laquelle il a vivement critiqué la gestion de son successeur, Félix Tshisekedi. Dans ce discours, l’ancien président a dénoncé la mauvaise gouvernance du pouvoir en place qu’il a, notamment accusé de « corruption, de détournement de fonds publics » et de « dérive autoritaire « .

Agence Anadolu