Processus de licenciements à la SITARAIL : le Gouvernement met son veto

Ce lundi 21 novembre 2022, le ministre d’Etat chargé de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, et son collègue chargé des transports, Anuuyirtole Roland Somda, ont tenu une rencontre avec la direction de la Société Internationale de Transport Africain par Rail (SITARAIL). Ce, suite à des lettres de licenciements remises à des travailleurs par la SITARAIL, en contradiction avec un accord qui avait été trouvé grâce aux bons offices du Gouvernement. Bassolma Bazié et Roland Somda, au nom du Gouvernement, se sont donc opposés à ces liccenciements.

Le 8 novembre 2022, la direction de la SITARAIL, les délégués du personnel et les responsables syndicaux de la section CGT-B de la SITARAIL, deux membres du Gouvernement, à savoir le ministre d’État Bassolma BAZIE et le ministre chargé des Transports, Anuuyirtole Roland SOMDA, s’étaient retrouvés autour de la table du dialogue. L’objectif était de relancer le dialogue entre les acteurs d’une crise qui opposait la direction de la SITARAIL aux travailleurs membres de la section CGT-B.

Tous les acteurs s’étaient entendus sur :

  • La suspension du mot d’ordre de grève ;
  • La reprise des négociations ;
  • L’assurance qu’il n’y aurait pas de chasse aux “sorcières” ;
  • La visite du cadre du dialogue par des représentants du Gouvernement ou des mandatés ;
  • La saisine du Gouvernement par chaque acteur en cas de difficultés dans les négociations ;
  • Des dispositions à prendre pour des concertations, même en Côte d’Ivoire s’il le faut, par le Gouvernement.

Le mot d’ordre de grève avait donc été suspendu. Les négociations avaient repris, et des représentants de l’État avaient été envoyés sur les lieux pour faire le constat des évolutions.

C’est donc avec étonnement que le Gouvernement a appris des distributions de lettres de licenciements aux travailleurs.

La direction de la SITARAIL a ainsi été convoquée par le Gouvernement à une rencontre ce lundi 21 novembre. Ce, dans le but de signifier la position du Gouvernement qui est le respect de l’engagement pris et de la parole donnée. Autrement dit, il s’agissait d’exiger l’annulation pure et simple des lettres de licenciements.

Le ministre d’État Bassolma Bazié a indiqué que si c’était les travailleurs qui avaient violé ce principe, la même vérité leur aurait été dite.

Il a rappelé que les missions de la Transition se déclinent en la lutte contre l’insécurité et la crise humanitaire, la refondation de l’État et la bonne gouvernance, et la réconciliation nationale.

Par conséquent, a argumenté M. Bazié, le Gouvernement ne peut pas souhaiter l’unité des Burkinabè pour faire face à l’insécurité, et tolérer que des actions viennent créer d’autres crises. Surtout que, pour une réconciliation vraie, il faut soigner les plaies du corps social et combattre fermement la corruption et les injustices.

La direction de SITARAIL a salué l’esprit du dialogue du Gouvernement et la franchise dans le discours du ministre d’Etat. Elle a dit avoir pris bonne note des recommandations faites, et a invité le Gouvernement à l’accompagner pour dans la recherche d’un climat de travail apaisé.

Tous les deux ministres ont signifié que le Gouvernement renouvellait sa disponibilité à accompagner les acteurs, et surtout à veiller sur le respect des engagements et de la parole donnée, condition sine qua non d’une véritable trêve sociale.

Avant de lever la séance, le ministre d’État Bassolma Bazié a lancé un appel aux Africains, d’éviter d’être des marche-pieds pour le saccage de la dignité de leurs propres frères et sœurs. Car, a-t-il dit, une chose est d’accumuler des richesses, mais une autre, et certainement la plus importante, est d’avoir un climat de quiétude pour en jouir.

Source : DCRP/MFPTPS