Procès Thomas Sankara : le Balai Citoyen espère qu’il relèvera une fois de plus l’aura du Burkina

La situation sécuritaire du Burkina; le procès sur l’assassinat de l’ancien président Thomas Sankara; le maintien de la fermeture des frontières terrestres depuis l’avènement de la Covid-19; la gouvernance du pays, notamment dans les secteurs clés comme celui de l’éducation et des infrastructures, ont été les points abordés par le Balai Citoyen lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 07 octobre 2021 à son siège à Ouagadougou. Cette rencontre avec la presse était animée par Éric Ismaël Kinda, Serge Martin Bambara dit Smockey, et Malika Patricia Kabré.

Après avoir témoigné de leur entière solidarité à l’endroit des 1 400 000 déplacés internes, le Porte-parole du mouvement, Éric Ismaël Kinda, a dressé le constat que l’insécurité continue de rythmer l’actualité sous- régionale, avec chaque jour son lot de désolations. Une situation qui, pour lui, impacte considérablement le développement du pays, et compromet gravement l’unité nationale.

Selon le principal animateur de cette conférence de presse, malgré les perspectives inquiétantes, les autorités en charge des départements directement concernés, demeurent muettes sur d’éventuelles stratégies à mettre en œuvre. « De même, l’Assemblée nationale, l’institution censée interpeller le gouvernement dans ce sens, se mure dans un silence assourdissant. Il est peu de le dire, cette gestion calamiteuse de la crise sécuritaire n’est ni plus ni moins qu’un abandon des populations à leur triste sort », a-t-il ajouté.

M. Kinda a par ailleurs expliqué que c’est dans ce contexte que le Balai Citoyen, usant de son droit légitime de demander des comptes à ceux qui ont en charge de garantir la sécurité à tous les Burkinabè, a formulé et déposé le 28 juin 2021, auprès du procureur du Faso près le Tribunal de grande instance Ouaga 1, une plainte contre le gouvernement pour non-assistance à personnes en danger. « À la date d’aujourd’hui, le suivi de ces dossiers montre qu’aucune avancée notable n’a été enregistrée », a souligné Kinda Ismaël.

En ce qui concerne l’ouverture prochaine du procès de l’assassinat de Thomas Sankara et ses douze compagnons, le Balai Citoyen a salué la détermination de la justice à faire la lumière sur cette page de l’histoire, et a félicité les familles et l’ensemble de leurs conseils pour le suivi du dossier. « Le Balai Citoyen espère un procès exemplaire qui relèvera une fois de plus l’aura du Burkina Faso. Pour ce faire, chacun doit avoir le courage de s’assumer jusqu’au bout…», a laissé entendre M. Kinda.

En abordant la question de la fermeture des frontières, le Balai Citoyen a noté que le maintien de cette décision est hors de contexte, et qu’il va même à l’encontre des textes communautaires relatifs à la libre circulation des personnes et des biens. Pour M. Kinda et ses camarades, la maladie à coronavirus est, certes, un défi pour notre système de santé, mais le maintien de sa fermeture a pour effet d’aggraver le quotidien déjà difficile des populations. Selon le Balai Citoyen, la flambée des prix des biens de première nécessité que l’on observe actuellement sur le marché, est une conséquence directe du maintien de cette mesure de fermeture des frontières.