Pourquoi de nouvelles régions et de nouveaux noms ? Les explications officielles

Le ministre d’État, ministre de l’Administration territoriale, Émile Zerbo, accompagné du ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo, a animé une conférence de presse ce 3 juillet 2025 sur la réorganisation du territoire national et le changement de dénomination des régions et provinces du Burkina Faso.

Depuis le premier découpage post-colonial en janvier 1963, plusieurs réformes ont modifié l’architecture administrative du pays, aboutissant à 13 régions, 45 provinces et 350 départements. Actuellement, le Burkina Faso compte 364 collectivités territoriales, dont 351 communes.

Le ministre a souligné que “le contexte sécuritaire que traverse la Nation a révélé les limites d’une organisation territoriale principalement fondée sur des considérations politiques et économiques”. Selon lui, les dénominations des entités régionales “ne reflétaient pas assez les réalités socioculturelles et linguistiques”. Il a indiqué qu’il était donc nécessaire de revoir le maillage administratif pour mieux répondre aux défis actuels.

D’après le rapport général de l’Assemblée législative de Transition, issu des journées d’échanges avec les forces vives organisées en juillet 2023, plus de 69 % des participants ont soutenu l’idée d’un nouveau découpage administratif, traduisant “une forte attente citoyenne et la volonté de rapprocher davantage l’administration des administrés”.

Dans cette logique, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a instruit de fonder la réorganisation sur un critère essentiel : la défense stratégique du territoire. Le 2 juillet 2025, deux décrets ont été adoptés en Conseil des ministres. L’un porte sur la création de nouvelles entités administratives, l’autre sur le changement de dénomination des régions et de certaines provinces.

Parmi les principales mesures figure la création de quatre nouvelles régions issues de la division de trois grandes régions existantes. La région de l’Est est ainsi scindée en trois nouvelles entités : le Goulmou, la Sirba et la Tapoa. La Boucle du Mouhoun est divisée en deux régions : le Bankui et le Sourou. La région du Sahel est partagée en deux : le Liptako et le Soum. Deux nouvelles provinces voient également le jour, Karo-Peli dans la région du Soum et Dyamongou dans la région de la Tapoa. De plus, les noms des régions et de certaines provinces sont désormais adoptés en langues nationales, en accord avec les réalités géographiques, historiques et culturelles locales.

Cette réorganisation vise “à renforcer la présence de l’État et la défense du territoire, en particulier dans les zones frontalières”, tout en améliorant la couverture des services publics et en réduisant les inégalités régionales. Elle cherche aussi à « renforcer l’identité nationale » grâce à des noms davantage ancrés dans le patrimoine culturel, ce qui devrait faciliter l’appropriation du territoire et contribuer à la cohésion sociale.

Avec cette réforme, le Burkina Faso compte désormais 17 régions, 47 provinces et 350 départements. Pour Émile Zerbo, ce nouveau découpage « marque une étape importante dans la construction d’un pays plus résilient, plus uni et tourné vers un développement équilibré« .