Politique : l’Opposition Non Affiliée rejette le Dialogue politique et la CENI

Après une relative absence dans le paysage politico-médiatique, l’Opposition Non Affiliée (ONA) a animé une conférence de presse ce 15 juillet 2021. Il était question de l’actualité nationale et des grands sujets politiques de l’heure. Le Professeur Abdoulaye Soma, président du Soleil d’Avenir, également président de la conférence des présidents de l’ONA, était le principal animateur des échanges.

Le Pr Abdoulaye Soma


Le Pr Abdoulaye Soma a, d’emblée, expliqué les fondements juridiques de l’Opposition Non Affiliée. Pour lui, l’existence de l’ONA est consacrée par la «constitution et les lois de la République », notamment la loi sur le statut de l’Opposition politique. «Avec l’APMP, le cadre de concertation du CFOP, l’ONA est donc le troisième bloc incontestable de la classe politique burkinabè » a-t-il déclaré, avant d’appeler à une modification de la loi sur le statut de l’Opposition politique, qui, selon l’ONA, comporte des imperfections. A ce titre, l’Opposition Non Affiliée a rejeté énergétiquement les positions prises par les autorités nationales, qui considèrent le CFOP comme unique cadre de concertation. «Le Gouvernement ne peut pas imposer à la nation un cadre personnel informel. Nous voulons l’application intègre des lois de la République, par-dessus des préférences politiques et les sentiments personnels d’autorités gouvernementales passagères », a ainsi persisté Pr Abdoulaye Soma.


L’ONA a par ailleurs adopté une plateforme d’actions, qui comporte l’essentiel des sujets sur lesquels elle appréciera et critiquera la politique des gouvernants. L’ONA a ainsi émis des analyses sur la situation de la nation.


Sur la paix et la sécurité nationale, l’Opposition Non Affiliée a exhorté le Gouvernement à mieux équiper les FDS, et à protéger les VDP et les populations. Le Professeur Abdoulaye Soma a estimé que «les questions de sécurité sont des problèmes de gouvernance». A cet égard, il a interpelé le Président du Faso sur la mauvaise gouvernance de l’État. Aux ministres, le président du Soleil d’Avenir a demandé plus d’humilité, un sens des responsabilités, «et, le cas échéant, la démission».


En rapport avec la classe politique, l’ONA a rejeté le format du Dialogue politique, et s’est réservée le droit de ne reconnaître, ni les conclusions dudit dialogue, ni la validation «d’une CENI irrégulièrement formée». «Nous rejetons le format actuel du Dialogue politique, et la désignation unilatérale des représentants de l’opposition au sein de la CENI», a laissé entendre le Professeur Soma.


Sur un autre registre, les opposants non affiliés ont évoqué le sujet du foncier, qui, selon eux, est politiquement et socialement explosive. Pour désamorcer cette bombe, ils ont suggéré la tenue d’états généraux du foncier, et l’entreprise d’une réforme agraire et foncière. Le président de la conférence des présidents de l’ONA a surtout appelé à «l’institution d’une gestion foncière inspirée de nos principes traditionnels et communautaires de gestion du foncier».