Pôles de croissance : abandon de 384.702 ha de terres cultivables et perte de 323.093 tonnes de production

Ce vendredi 15 juillet 2022, le Premier ministre Albert Ouédraogo a présidé l’ouverture de la session ordinaire de l’année 2022, du Comité National de Pilotage des Pôles de Croissance (CNPPC). Au bilan, la crise sécuritaire a affecté des pôles et leurs productions.

Organisés par le ministère de l’économie, des finances et de la prospective, les travaux de cette session visent, entre autres, à faire le bilan de la mise en œuvre des actions planifiées en 2021, à dresser le bilan des résolutions, pour ensuite soumettre le projet de programme 2022 pour adoption.

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 » Promouvoir les Pôles de croissance comme instrument majeur de résilience de l’économie nationale dans un contexte à fort défi sécuritaire » : C’est sous ce thème que s’est ouverte cette session annuelle, qui intervient dans un contexte où l’économie nationale est éprouvée par des crises sécuritaires et humanitaires.

Selon Charles Dalla, coordonnateur du Secrétariat exécutif des pôles de croissance, le bilan de l’année précédente fait état de beaucoup d’actions entreprises au niveau des différents pôles. « Des travaux sont en cours sur Bagré pôle pour le bitumage de la route d’accès de la bretelle de Tenkodogo sur un site de plus de 40 km, des aménagements pour accroître les superficies de production sur Bagré pôle et sur Sourou Pôle, des travaux en cours pour l’opérationalisation du pôle de Samandéni. Il y a aussi la préparation du technopôle pharmaceutique de Ouagadougou, qui devrait permettre de produire des produits pharmaceutiques et réduire notre dépendance « , a-t-il déclaré.

Charles Dalla

Charles Dalla a par ailleurs souligné que les performances réalisées sont en-deçà de celles de l’année précédente, du fait de la situation sécuritaire. il a noté ainsi un bilan physique en fin 2021 de 54 activités exécutées à hauteur de 50%, et 33% en cours de réalisation. Et sur le plan financier, 31 milliards de francs ont été dépensés pour un taux d’exécution de 51%.

A en croire les propos du premier ministre, la production a aussi été fortement impactée dans plusieurs domaines. Ainsi, l’on enregistre un abandon de 384.702 ha de terres cultivables et une perte de production de 323.093 tonnes durant la campagne agricole 2021-2022. Pour remonter la pente, le gouvernement entend résolver les effets de la crise et créer les bases d’une consolidation de l’économie nationale. » La plupart des pôles comme Sourou, Bagré, et Samandéni disposent déjà de dispositifs sécuritaires. Nous avons demandé à ce qu’on les renforce, afin de pouvoir augmenter la confiance des populations qui ont déserté certains de ces sites. En améliorant donc les questions sécuritaires, nous pourrons rattraper la situation« , a assuré le coordonnateur.

Dans le but de développer efficacement les pôles de croissance pour l’année 2022, des perspectives ont été dégagées. Il s’agit, entre autres, de diligenter la formulation et la mise en place de pôles de croissance en préparation, dynamiser le dispositif de pilotage, accélérer leur construction, et développer l’expertise nationale sur les pôles de croissance.

Djamila Kambou