Ouagadougou : plus de 16 tonnes de drogues incinérées

Ce 26 juin 2022 marque la commémoration de la 35e Journée internationale contre l’abus et le trafic illicite de la drogue. Dans ce cadre, le Comité National de Lutte contre la Drogue (CNLD) a organisé un point de presse, pour mettre en lumière les actions menées en matière de lutte contre la drogue.

« Assèchement des sources de financement du terrorisme : quelle part contributive de la lutte contre la drogue ?» : c’est sous ce thème que le CNLD commémore la présente édition, afin d’identifier et de mettre en œuvre les actions visant à tarir les sources d’approvisionnement des groupes terroristes.

Le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, et président du CNLD, Colonel-major Omer Bationo, a laissé entendre que l’ampleur du phénomène de la drogue est très inquiétante, et que cela donne l’impression d’un abandon de la part de l’Etat. Pour lui, le budget alloué au CNLD est très insuffisant, et ne permet pas de faire une lutte conséquente contre la drogue. « Le budget de 58 millions de francs ne suffit même pas pour le fonctionnement administratif. C’est comme si ça n’intéresse pas le gouvernement. Pourtant, nous avons tous un proche qui est concerné par ce phénomène », a-t-il expliqué.

Pour mener donc une lutte acharnée contre l’ampleur de la drogue au Burkina, le gouvernement, en partenariat avec l’expertise de l’Office des Nations Unies contre les Drogues et le Crime (ONUDC), entend non seulement élaborer une stratégie nationale de lutte contre la drogue, mais aussi changer le statut du Secrétariat permanent du CNLD.

« Il faut élever le niveau de cette structure pour avoir un statut plus important, et lui donner les moyens afin qu’elle puisse jouer son rôle. Il faut donc une réflexion, une stratégie et des plans d’actions, pour situer le phénomène afin de mieux lutter contre la drogue », a-t-il ajouté.

Elvis Compaoré

Le CNLD, à travers ses actions de prévention, a touché plus de 4000 personnes, déféré 313 personnes devant le parquet, et a saisi 122,800 tonnes de drogues, dont 16,88 ont été incinérées. « Le reste est encore sous procédure judiciaire et ne peut être incinéré, tant que le procureur ne donne pas son feu vert. Ceci est un acte symbolique et constitue un échantillon de la saisie opérée par les services de la région du centre. Les autres services sont autorisés à organiser avec les autorités régionales, l’incinération des drogues saisies », a souligné Elvis Compaoré, Secrétaire permanent du CNLD.

Djamila Kambou