Nouveau plan budgétaire 2026-2028 : le Burkina projette une croissance de 7,2 % dès 2026

L’Assemblée législative de transition a adopté, le lundi 30 juin 2025, le Document de programmation budgétaire et économique pluriannuel (DPBEP) 2026-2028. Ce document, présenté par le ministre en charge de l’Économie, Aboubakar Nacanabo, définit les orientations macroéconomiques et budgétaires du Burkina Faso pour les trois prochaines années.

Le DPBEP vise à renforcer la discipline des finances publiques et à aligner les prévisions budgétaires sur les indicateurs économiques nationaux. Pour l’année 2025, le pays enregistre une croissance économique estimée à 6,0 %, supérieure aux 5,0 % de 2024, malgré un contexte sécuritaire difficile. Au 31 mai 2025, les recettes mobilisées s’élèvent à 1 293,9 milliards de FCFA, représentant 39,5 % de l’objectif annuel et affichant une hausse de 10,5 % par rapport à la même période en 2024. Ces recettes proviennent majoritairement des recettes ordinaires, qui constituent 96,2 % du total. Les dépenses exécutées à fin mai 2025 s’élèvent à 1 387,8 milliards de FCFA, soit 38,4 % de l’objectif annuel.

Pour la période 2026-2028, le DPBEP s’inscrit dans la continuité de la Politique nationale de développement 2026-2030, en cours d’élaboration. Il prévoit un taux de croissance économique de 7,2 % en 2026. Les recettes budgétaires totales sont projetées à 3 431,5 milliards de FCFA en 2026, 3 732,5 milliards en 2027 et 4 090,5 milliards en 2028, soit une progression annuelle moyenne de 9,2 %. Les dépenses devraient atteindre 3 918,3 milliards de FCFA en 2026, 4 262,8 milliards en 2027 et 4 666,7 milliards en 2028, avec une hausse annuelle moyenne de 9,1 %.

L’épargne budgétaire est attendue à 673,7 milliards de FCFA en 2026, 857,1 milliards en 2027 et 1 123,8 milliards en 2028. Le déficit budgétaire est estimé à environ 3,0 % du PIB pour toute la période et sera financé par des ressources de trésorerie, notamment des emprunts et des obligations, conformément à la Stratégie de gestion de la dette à moyen terme 2026-2028.

Le ministre a insisté sur la nécessité de renforcer la mobilisation des ressources et d’assurer une gouvernance rigoureuse pour atteindre ces objectifs. Des réformes fiscales seront mises en œuvre afin d’optimiser les recettes et de soutenir le financement des priorités nationales.

La présentation du document a donné lieu à un débat au cours duquel les députés ont exprimé des préoccupations sur la diversification des sources de revenus et l’allocation des ressources vers les secteurs à fort potentiel de croissance.

Avec l’adoption du DPBEP 2026-2028, le Burkina Faso dispose désormais d’un cadre prévisionnel destiné à soutenir la stabilité macroéconomique et à favoriser le développement durable.