Nomadisme politique : les élus déchus refusent une mort politique

Un collectif de conseillers municipaux a animé une conférence de presse ce 18 mai 2021. Cette conférence fait suite à la décision du ministère de l’Administration territoriale et de la décentralisation d’instruire le remplacement de 800 conseillers municipaux et régionaux.

Dans le cadre des élections couplées présidentielle et législatives de novembre 2020, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation a fait le constat de la démission formelle de certains élus de leurs partis d’origine, pour s’inscrire sur des listes d’autres partis. D’autres ce sont inscrits sur des listes sans avoir démissionné formellement du parti dont ils portent le mandat. Il y a un troisième groupe d’élus locaux qui se sont afficichés publiquement dans la campagne électorale d’autres partis. Le ministre a donc invoqué le code électoral en conseil de ministre du 21 avril 2021, pour invitee les gouverneurs, haut-commissaires et préfets a procéder au remplacement des élus concernés.

Annonces

Cependant, un groupe de conseiller municipaux, représentés par Désiré TRAORÉ, maire de Solenzo (UNIR/PS), Jérémie SAWADOGO, maire de l’arrondissement 10 de Ouagadougou (MPP) et Dissan Boureima GNOUMOU, maire de Houndé (UPC), ont pris la parole pour dénoncer une forme d’injustice à leur égard. Pour eux, c’est une mort politique que l’Etat veut leur imposer. Ils soutiennent qu’aucun acte de destitution n’est possible sans l’adoption de nouveaux textes, car ils n’ont pas formellement démissionné. « Nous sommes dans une situation atypique où dans un Etat de droit, un gouvernement décèle un vide juridique sur un sujet majeur (…) et malgré tout, choisit de prendre des décisions hautement sensibles sans aucune base juridique », martèle Désiré TRAORÉ, maire de Solenzo.

Quant à Dissan Boureima GNOUMOU, maire de Houndé, il déplore la décision et la qualifie «d’anti-administrative». Cette décision, selon lui, aura des conséquences graves sur le fonctionnement des municipalités. « Il y a des communes qui n’ont pas de budget et pour lesquelles, fonctionner sera difficile », a déclaré M. GNOUMOU.
Cette mesure du ministre d’Etat en charge de la décentralisation a touché, dans un premier temps, près de 800 conseillers dans 15 communes dont Nanoro, Solenzo, Orodara, Tema- Bokin, San-yiri, et Houndé.