Mouvements sociaux : le CFOP salue les «grèves justifiées» des travailleurs

Le Chef de file de l’opposition a animé sa première conférence de presse depuis l’installation de Eddie KOMBOIGO à sa tête. Pour son premier exercice tenu ce 04 mai 2021, Eddie KOMBOIGO a fait un diagnostic de la situation actuelle du Burkina, autour de la situation sécuritaire, du front social, les reformes de l’éducation, et de la gouvernance économique.

Dans les échanges avec la presse, c’est une analyse des 100 jours de gouvernance du président Roch Marc Christian KABORÉ qui a été servie par le nouveau locataire du CFOP.
Le chef de file de l’opposition estime que malgré la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale, rien n’a changé dans la pratique. Il reproche entre autres aux tenants du pouvoir :

Annonces

  • L’absence de réformes politiques substantielles, si ce n’est la création d’un ministère de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale;
  • Les morts par dizaine, notamment à l’Est, au Nord et au Centre-Nord;
  • L’occupation du territoire national par des hommes armés non-identifiés qui imposent leur mode de vie et de gouvernance au mépris de l’Etat de droit ;
  • L’accroissement du nombre de déplacés internes qui atteint aujourd’hui plus de 1.200.000 déplacés ;
  • La précarité de la population sur le plan sécuritaire et alimentaire.

Sur la question des réformes éducatives qui bouillonnent actuellement, Eddie KOMBOIGO voit une radicalisation du front social. «Mal entreprises, les reformes dans le secteur de l’éducation menacent la bonne tenue de l’année scolaire», a-t-il déclaré, avant de déplorer le manque de perspectives pour sauver la situation.
Le CFOP salue également les autres mouvements sociaux constatés ces derniers temps. Il résume ainsi la question : «A cela s’ajoutent des grèves justifiées des braves travailleurs. Outre la grogne des habitants de la région de l’Est pour revendiquer plus d’attention sur le développement du Gulmu, ce sont les travailleurs de la mairie de la capitale qui crient leur ras-le-bol.
La question foncière reste un boulet au pied du gouvernement. Celle-ci risque d’être une bombe sociale dans les jours à venir. La prédation organisée par des sociétés immobilières écrans et des promoteurs véreux entraine un « dépècement » de plusieurs localités du pays, au point que les populations n’ont plus d’espace pour se construire un logis ou pour cultiver.
»

Sur le plan économique, le CFOP dénonce la montée de la corruption, et un manque de stratégie de développement marqué par «la recrudescence de la mal gouvernance, notamment le bradage des marchés et la montée de la corruption ». Le CFOP note également que « le climat des affaires ne cesse de se détériorer ». Et pour ne pas améliorer la situation, l’augmentation des prix de certains produits est vue comme « intenable par les populations ».

A tous ces maux, le Chef de file de l’opposition apporte les pistes de solutions suivantes :

  • Le recouvrement du territoire national dans son intégralité et dans les plus brefs délais;
  • Le retour de populations déplacées dans leurs localités d’origine ;
  • La réaffirmation de l’Etat de droit et la réinstauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire ;
  • La prise en charge des populations démunies;
  • La prise en charge immédiate et sans délais des veuves et orphelins des éléments des forces de défense et de sécurité tombés pour la patrie ;
  • La baisse des prix de produits de grande consommation, de première nécessité, ainsi que des hydrocarbures ;
  • La reprise du dialogue avec les partenaires sociaux auxquels le CFOP réaffirme son soutien indéfectible et sans faille ;
  • L’application stricte des recommandations de l’enquête parlementaire sur le foncier ;
  • La réalisation effective des infrastructures et bâtiments dont la pose de la première pierre a été effectuée à des fins électoralistes, et qui n’ont jamais vu le jour ;
  • Et la réouverture sans délais des frontières terrestres.