Ministère de l’environnement : des agents dénoncent un « terrorisme administratif »


Le Syndicat National des Environnementalistes de l’Etat (SYNAEE) a organisé un sit-in dans la matinée de ce jeudi 21 avril 2022 au sein du ministère en charge de l’environnement. L’objectif de ce mouvement était de dénoncer le processus de soumission du corps de métier aux cadres paramilitaires des eaux et forêts dans le nouvel organigramme en cours d’élaboration.

«  Cela fait plus de 15 ans que notre corps de métier a été créé, mais nous trouvons des difficultés à exister du point de vue organisationnel. Il est pratiquement sous la tutelle du cadre paramilitaire, et nous pensons que ce sont des irrégularités, car les civils ont été reversés dans les administrations paramilitaires. Cela fait qu’aucun membre de notre corps n’est ni au cabinet, ni au secrétariat général, et ne peut être ni directeur provincial ou régional, ni chef de service départemental, et ce, quelle que soit sa compétence », a déclaré Kibsa Paul Lingani, inspecteur de l’environnement et syndicaliste.

Kibsa Paul Lingani


Pour Abdoulaye Bazié, secrétaire général du syndicat, le problème ne se situe pas dans le fait que les environnementalistes se retrouvent dans la même structure que les paramilitaires. C’est plutôt « l’organisation dudit ministère où on considère une direction régionale, une direction provinciale comme une caserne, et où sur 360 chefs de départements, vous n’allez trouver aucun environnementaliste», déplore-t-il.

Les syndicats pensent qu’il faut réorganiser le ministère de l’environnement, car, selon eux, un corps civil doit exercer ses attributions dans des administrations civiles. Ils dénoncent ainsi ce qu’ils qualifient de “terrorisme administratif”. « Les devoirs et commandements paramilitaires ne sont pas appropriés pour des emplois civils, et c’est comme une sorte de transfert de nos attributions aux paramilitaires qui n’est pas les leurs », a expliqué le secrétaire général.

Abdoulaye Bazié

Le SYNAEE craint que des Burkinabè qui n’ont pas d’aptitudes paramilitaires, mais qui ont des compétences soient privés d’un emploi à vocation civile.

Ayant été reçus par la Primature en présence de leur ministre de tutelle, les syndicalistes rassurent que d’autres rencontres sont en cours. Ils se disent confiants quant à l’aboutissement de leur lutte.


Djamila Kambou