Ministère de la femme : une “désobéissance syndicale” enclenchée contre la SG Faty OUEDRAOGO

Le Syndicat des Travailleurs de l’Action Sociale (SYNTAS), le comité de la Confédération Générale du Travail du Burkina (CGTB) et le Syndicat Autonome du Personnel de l’Action Sociale (SYNAPAS), ont convié la presse se 15 avril 2021. La conférence de presse avait pour but d’informer l’opinion sur la gouvernance qui prévaut au sein du ministère de la femme, de la solidarité nationale, de la famille et de l’action humanitaire (MFSNFAH).

Les mouvements syndicaux, dans leur déclaration liminaire, accusent leur ministre de tutelle, Hélène Marie Laurence ILBOUDO, de «développer des plans machiavéliques, liberticides et antirépublicains visant à intimider et de réduire au silence les travailleurs et leurs organisations».
A titre illustration, les organisations syndicales ont établi une liste des actions “antisociales”entreprises au sein du ministère : des coupures abusives de salaires pour fait de grève; des suspensions de fonctions de plusieurs dizaines de travailleurs pour fait de grève ; de nombreuses affectations arbitraires ; l’inexistence du dialogue social ; l’écriture unilatérale des référentiels sans l’implication des structures; et enfin la non prise en compte des observations des organisations syndicales.

Les conférenciers du jour sont revenus sur la reconduction de Madame Faty OUEDRAOGO/ZIZIEN au poste du Secrétaire Général du MFSNFAH, admise à la retraite le 18 mars 2021 et reconduite en conseil des ministres du 31 mars 2021. Pour Juste Koumara LOGOBANA, Secrétaire Général du SYNTAS, cette reconduction traduit la volonté de l’autorité de saborder leur travail et de vassaliser les travailleurs et des publics cibles de leurs département. Achille Ludovic TIEMTORE, SG du SYNAPAS, renchérit en ces termes : « si nous voulons construire ce pays, ce ne sont pas nos mamis et nos papis qui viendront occuper les fonctions de responsabilité de nos Ministères … La question est transversale à notre ministère, et il va falloir que la jeunesse s’assume pour empêcher cela ». Ls conférenciers du jour invitent ainsi les travailleurs à rejeter tout acte administratif émanant de Faty OUEDRAOGO/ZIZIEN en entendant la lettre directive conjointe de leurs organisations. Pour ce faire, les organisations syndicales exigent l’annulation immédiate et sans condition de la reconduction de Dame OUEDRAOGO.


La coalition syndicale dénonce par ailleurs la nomination de Bouma Narcisse BAMOUNI, conseiller en gestion des ressources humaines, en tant qu’administrateur représentant le ministère en charge de la solidarité nationale au conseil d’administration de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS). Elle rejette également l’affectation en date du 13 avril 2021 «pour nécessité de service» de Monsieur Boureima de Salam OUEDRAOGO. Administrateur des affaires sociales, Monsieur OUEDRAOGO est le président de l’Association burkinabè des professionnels de l’assistance sociale (ABPAS). Ce qui fait que son affectation est une violation de l’indépendance du travailleur social, de sa liberté d’expression et d’association, selon le SG du SYNAPAS, qui demande donc l’annulation pure et simple de ladite affectation.


Les structures syndicales ont pris la décision de suspendre leur participation aux cadres de concertation (CASEM, conseils de direction, etc.) pour protester contre ces différentes décisions.