Marche citoyenne : la CNAVC exige justice pour Alino Faso devant l’ambassade de Côte d’Ivoire

Ce mercredi 30 juillet 2025, une foule vêtue de blanc s’est rassemblée au Mémorial Thomas Sankara à Ouagadougou, répondant à l’appel de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne (CNAVC). Cette mobilisation visait à exprimer l’indignation du peuple burkinabè suite au décès controversé d’Alain-Christophe Traoré, alias Alino Faso, survenu en détention à Abidjan.

La CNAVC a organisé cette marche pacifique en direction de l’ambassade de Côte d’Ivoire au Burkina Faso. Avant le départ, le porte-parole de la coordination, M. Chrislin Dabiré, a insisté sur l’importance de respecter une discipline stricte et les consignes de sécurité tout au long du parcours.

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Alino Faso, arrêté en janvier 2025 pour des accusations de tentative de déstabilisation, est décédé le 24 juillet dans sa cellule à l’École de gendarmerie d’Abidjan. Les autorités ivoiriennes ont évoqué un suicide, une version rejetée par le gouvernement burkinabè, qui qualifie la disparition d’« assassinat crapuleux ».

M. Dabiré a rappelé les circonstances troubles entourant le décès d’Alino Faso. Il a souligné que ce dernier avait été arrêté sept mois plus tôt par les autorités ivoiriennes sur la base d’accusations jugées infondées et détenu sans jugement, dans des conditions opaques. Il a qualifié cette disparition d’« assassinat brutal » et dénoncé une atteinte grave aux droits humains ainsi qu’un mépris total des relations fraternelles entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire.

Le porte-parole a également interpellé le peuple ivoirien en posant la question : « Est-ce cela, la nouvelle Côte d’Ivoire que le régime d’Abidjan veut incarner ? Une terre d’impunité, de terreur politique et de persécution ? » Il a rappelé que récemment, le Burkina Faso et le Mali avaient libéré des soldats ivoiriens dans un esprit de solidarité sous-régionale, sans acte de barbarie. En retour, selon lui, le Burkina Faso reçoit des assassinats politiques et des provocations diplomatiques.

La CNAVC a exigé le rapatriement immédiat du corps d’Alino Faso afin qu’il puisse reposer en paix sur sa terre natale. Elle a également appelé à une enquête indépendante, sérieuse et transparente pour faire toute la lumière sur les circonstances de sa mort. La marche pacifique de ce jour se veut un signal fort de la détermination du peuple burkinabè à lutter contre l’injustice et à défendre la dignité de ses fils et filles.

Le gouvernement burkinabè a exprimé son rejet de la thèse du suicide avancée par les autorités ivoiriennes et a exigé des explications claires sur cette affaire. Il a également demandé le rapatriement sans délai de la dépouille d’Alino Faso pour des obsèques dignes et honorables, ainsi que l’intervention d’organisations de défense des droits humains pour enquêter sur cette affaire.

Cette mobilisation traduit la volonté du peuple burkinabè d’obtenir justice et vérité pour l’un de ses ressortissants. La CNAVC a affirmé que le combat pour la dignité et la justice se poursuivra jusqu’à ce que toute la lumière soit faite sur cette tragédie. Une copie de la déclaration a été remise à l’ambassade pour transmission aux plus hautes autorités ivoiriennes.