Mali : le président de la transition suspend les activités des partis politiques

Le président de la transition du Mali, le général d’armée Assimi Goïta, a décidé, mercredi, de suspendre « jusqu’à nouvel ordre » les activités des partis politiques et des associations à caractère politique et de toutes les organisations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire, selon un décret présidentiel lu à la télévision nationale.

« Sont suspendues jusqu’à nouvel ordre pour raisons d’ordre public les activités des partis politiques et les activités à caractère politique des associations sur toute l’étendue du territoire national », a-t-on annoncé dans le décret.

Cette mesure intervient alors que les partis politiques ont appelé à un nouveau rassemblement ce vendredi 9 mai, pour protester contre la dissolution et l’abrogation de la charte des partis politiques, mais aussi pour exiger la fin de la transition et le retour à l’ordre constitutionnel.Pour rappel, en avril 2024, les autorités de la transition du Mali avaient suspendu « jusqu’à nouvel ordre » les activités des partis politiques et des associations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire, évoquant des « raisons politiques et sécuritaires ».

Le général de division Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement, avait expliqué que cette mesure participait substantiellement à créer les conditions pré requises devant être réalisées pour mener des activités majeures de la transition, en particulier le dialogue inter malien pour la paix et la réconciliation nationale initié par le président de la transition.

Ces manifestations font suite aux recommandations de la phase nationale de la consultation des Forces vives de la nation sur la relecture de la charte des partis politiques tenue du 26 au 27 avril 2025 à Bamako.Les forces vives de la nation avaient réclamé l’élévation du général d’armée Assimi Goïta au rang de Président de la République du Mali avec un mandat de 5 ans renouvelable et la dissolution de tous les partis politiques.

Les participants ont en outre recommandé de réviser la charte de la Transition en installant le général d’armée Assimi Goïta comme Président de la République pour un mandat de cinq (5) ans à partir de 2025, renouvelable, à l’instar de ses pairs de l’AES (Alliance des États du Sahel), de donner le temps nécessaire aux dirigeants actuels pour poursuivre la gestion de l’État, de maintenir les organes actuels jusqu’à la pacification du pays, de suspendre toutes les questions électorales jusqu’à cette pacification, de faire l’audit du fichier électoral par une structure indépendante après la dissolution des partis et de maintenir l’autorisation préalable pour toute manifestation politique.

Le gouvernement avait fixé le 6 juin 2022 la durée de la transition à 24 mois et annoncé la tenue des élections présidentielle les 4 et 18 février 2024 avant d’annoncer un « léger report » de l’élection présidentielle, pour des raisons techniques.

Agence Anadolu