Lutte contre l’extrémisme violent : une réflexion autour de la contribution des femmes

Le Réseau des Femmes pour la Réconciliation nationale, la Cohésion et l’Equité Sociale (REFERENCES) et l’association Genita Carea Africa ont organisé ce samedi 19 mars 2022 à Ouagadougou, un panel sur la situation sécuritaire au Burkina. En lien avec la commémoration de la journée internationale des droits de la femme qui a eu lieu le 08 mars dernier, ce panel s’est voulu un cadre de réflexion sur la contribution de la femme à la lutte contre l’extrémisme violent.

Une vue de participants

« Le rôle de la femme dans la prévention de l’extrémisme violent chez les jeunes » : C’est précisément sous ce thème que trois panélistes ont livré leurs communications.

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M. Dramane Coulibaly

Parmi eux, il y avait l’économiste Pr Hamidou Sawadogo, Coordonnateur des masters à l’Istintut Burkinabè des Arts et Métiers (IBAM), et M. Dramane Coulibaly, Coordonnateur du Centre d’Etudes et d’Expérimentation de l’Afrique de l’Ouest (CESAO). Pour ce dernier, la cause de l’extrémisme violent et de la radicalisation repose en grande partie sur la question de la perception.  «Nous n’avons pas le même regard ; on ne voit pas les choses de la même manière, ce qui fait qu’on a des comportements différents. Ce que j’accepte, l’autre ne le fera pas, parce qu’il voit les choses autrement », explique-t-il.

En plus de la perception, M. Coulibaly cite, entre autres, « la corruption, le chômage, la discrimination, la motivation matérielle… ».

Pr Hamidou Sawadogo

A tour de rôle, les panélistes ont égrené différentes solutions pour contrer l’extrémisme violent et la radicalisation au Burkina Faso. Il s’agit, entre autres, de prôner le dialogue inter-religieux, d’oeuvrer pour un système judiciaire crédible et équitable, d’obtenir l’engagement des communautés, des familles et des OSC, de mettre en place un mécanisme de médiation formelle et informelle…

Le Professeur Hamidou Sawadogo a insisté sur l’éducation donnée par la femme comme piste de solution. Et d’ajouter : « Pour que ces jeunes ne soient pas recrutés par les groupes terroristes, il faut une bonne éducation. S’il a de quoi subvenir à ses besoins et accéder aux loisirs, il sera très difficile de convaincre un individu d’être un kamikaze…”

Pour mieux remplir sa mission d’éducation, estime Pr Sawadogo, la femme doit s’affirmer : “Elle doit travailler encore dur pour y arriver, compter sur elle-même pour mieux s’intégrer, et réclamer sa place, car le pouvoir s’acquiert. J’ai foi en son potentiel ».

C’est dans cet ordre d’idées que Mme Aminata Wandaogo, ancienne députée et formatrice en genre, a exposé sur le sous-thème du leadership positif chez les femmes. Selon elle, ce type de leadership se cultive avec patience et ardeur, et a des retombées positives sur toute la communauté, en particulier dans ce contexte de lutte contre l’extrémisme violent.

Mme Aminata Wandaogo

Après les expositions des panélistes, place a été faite aux questions et contributions des participants, sous la modération de Mme Pascaline Lingani.

L’on note que le panel a connu la participation d’éminentes personnalités comme l’ex ministre d’Etat chargé de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale, Dr Zéphirin Diabré.

La Présidente de REFERENCES, Mme Nahr Gifty Guiella, s’est réjouie de la grande qualité des communications, et de la pertinence des questions et contributions. Elle a annoncé que REFERENCES et Genita Carea Africa, qui ont déjà organisé récemment une campagne de dépistage du cancer du col de l’utérus, mèneront d’autres activités pour contribuer à ramener la paix et améliorer les conditions des femmes déplacées internes.


Djamila Kambou (stagiaire)