Ce lundi 15 août 2022, des acteurs des micro-entreprises de transport de passagers se sont réunis à la gare de l’Est de Ouagadougou, pour faire l’état des lieux de leurs activités. Venus des différentes gares de la ville de Ouagadougou, les « petits » transporteurs ont dénoncé des concurrences déloyales et des tracasseries qu’ils subissent depuis un certain temps.

Au cours des discussions, plusieurs points ont été abordés. Il s’agit de :

- l’installation des grandes sociétés de transport à proximité des gares ;
- la circulation des transporteurs étrangers dans les villes de l’intérieur, alors que les transporteurs burkinabè ne bénéficient pas des mêmes facilités dans ces pays ;
- les mauvaises pratiques des « petits » transporteurs tendant à décrédibiliser eux-mêmes leurs activités ;
- etc
Au sortir de l’assemblée, Antoine Kaboré, administrateur de la gare de l’Est et représentant des micro-entreprises de transport au niveau de la faîtière des transporteurs, a élucidé les différents points évoqués.
« Depuis 2012, les sociétés de transport veulent s’adosser aux gares publiques pour construire leurs gares. Les autorités de l’époque nous ont écoutés, et ont interdit cela. Mais après leur départ, ça a été autorisé, et nous en avons subi jusqu’à maintenant. Nous disons maintenant que trop c’est trop. Si nous nous taisons, nous allons disparaître« , a lancé monsieur Kaboré.

Plus concrètement, l’administrateur de la gare a expliqué que l’installation des gares de grandes sociétés à proximité des gares publiques est une concurrence déloyale, et menace l’existence même de leurs activités. » S’ils sont à l’intérieur de la gare, il n’y a pas de problème. Ils ont leurs horaires, et quand ils bougent, nous aussi nous sommes organisés en ligne, nous allons bouger et les gens peuvent nous suivre. Mais s’ils sont dans leurs gares, ils vont séquestrer les passagers jusqu’à leurs horaires suivantes « , a-t-il expliqué, avant d’ajouter que si ces sociétés ont des moyens pour construire, ils peuvent aller à au moins 5 kilomètres des gares. « Ils ont les moyens pour faire des publicités et appeler les clients… Si la mairie ne veut pas réglementer le transport dans la ville de Ouagadougou, il va créer un désordre qu’elle ne pourra pas gérer », a-t-il renchéri.
Hamidou Sawadogo, représentant de la société de transport TSR à la gare de l’Est, a fait savoir que les faits exposés ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd. Il a promis de rendre compte à ses chefs, qui pourront examiner la situation.

En ce qui concerne la concurrence des transporteurs étrangers, Antoine Kaboré a laissé entendre que la réciprocité de la libre circulation des transporteurs burkinabè dans les pays étrangers n’est pas effective. » Nos transporteurs ont par exemple du mal à rentrer dans les villes de la Côte d’Ivoire. Si tu arrives dans la ville de Bouaké, il faut payer à chaque poste pour pouvoir atteindre San Pedro. Alors que des locataires partent amener des véhicules ivoiriens pour sillonner les communes du Burkina et faire leur chargement« , a-t-il déclaré.
Les petits transporteurs ont par ailleurs appelé les autorités à organiser le domaine du transport en concert avec les acteurs. Pour ce qui est de l’initiative engagée, ils assurent qu’ils n’y aura pas de retour en arrière, car leur survie en dépend.








