“Les infrastructures sécuritaires sont construites dans la même lenteur et avec le même circuit corrompu” (Dr Ra-Sablga Ouédraogo)

Dr Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, enseignant chercheur et Directeur exécutif de l’institut Free Afrik, a animé une conférence publique sur la situation sécuritaire du Burkina, ce samedi 03 septembre 2022 à Ouagadougou. Sous la modération du journaliste Ousmane Paré, le conférencier a partagé ses convictions et opinions sur cette guerre qui place le Burkina Faso au 4e rang mondial des pays les plus touchés par le terrorisme.

« Et pourtant, cette guerre ne nous dépasse pas » : c’est sur cette thématique que le conférencier a développé sa communication. C’est aussi la conviction profonde de l’enseignant-chercheur sur les attaques terroristes dont est victime le Burkina Faso depuis quelques années. Et la réalité, pour lui, est que nos équipements militaires sont en deça des défis et n’ont jamais été réalisés à la hauteur de la situation actuelle. « …Les hélicoptères, occasionnellement on en a acheté quelques-uns, mais la polémique nous dit que leur qualité est douteuse…Même les infrastructures sécuritaires requises sont construites dans la même lenteur et avec le même circuit corrompu », a-t-il relevé.

Pourtant, toujours selon le conférencier, ce n’est pas par manque d’argent et pour preuve, « nous avons dépensé plus de 65 milliards de FCFA pour la réconciliation nationale ». Il s’interroge alors sur la question de la priorité nationale.

Le chercheur s’est d’ailleurs indigné du fait que ce n’est qu’après 7 ans d’attaques que le gouvernement adopte une stratégie contre le terrorisme. « Ça dit tout de nous et il semble que la priorité a été d’augmenter les salaires des membres du gouvernement. Ça fait mal à la crédibilité et a la légitimité du gouvernement », a-t-il soulevé, tout en précisant que cette conférence n’est nullement un bilan.

Et pour faire cette guerre, Ra-sablga Ouédraogo prône la vraie unité nationale, celle réunie autour des valeurs. Et la principale pour l’auteur, c’est la figure de Thomas Sankara. « Il peut nous enseigner le sens de la priorité, de l’urgence, de l’exemplarité et de l’économie de guerre », a-t-il rassuré.

Djamila Kambou