Les capacités de la SN CITEC drastiquement réduites par manque de coton graine

La nationale de l’huile (SN CITEC) est contrainte depuis cinq ans, de fonctionner autour de 50% de ses capacités, en raison de l’exportation de 45 à 65% du coton graine, malgré une interdiction formelle, a appris l’AIB.

«Les installations industrielles (de la SN CITEC) fonctionnent à 50% des capacités installées pendant les cinq dernières campagnes et à 52% au cours de la campagne 2021/2022 », lit-on dans une note de presse transmise vendredi à l’AIB.

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La même source précise que le leader national de production d’huile a arrêté précocement sa production le 30 août 2022, en raison d’une rupture de la matière première.

«De nos relevés, il ressort que 45 à 65% de la graine de coton huilerie se retrouve dans les pays voisins privant l’économie nationale de la valeur ajoutée attendue, nonobstant l’interdiction formelle de l’exportation de cette précieuse matière première », a relevé un peu plus tôt, le Directeur général de la SN-CITEC, Ibrahim Traoré.

Il s’exprimait à Bobo-Dioulasso, pendant la visite du ministre en charge du développement industriel, Serge Gnaniodem Poda, à l’occasion du lancement de la campagne de production 2022- 2023 de sa structure qui devrait démarrer dans quelques jours.

M. Traoré a indiqué que le défi actuel de sa société reste la problématique de l’accès à la graine de coton, principale matière première pour la production d’huile de coton raffinée de qualité alimentaire.

Selon lui, il n’y a aucun lien entre les stocks de graines de coton huilerie dans le pays et la disponibilité de l’huile alimentaire sur le marché.

Ibrahim Traoré a plaidé pour plus de disponibilité du coton graine pour son entreprise, «seul gage qui permettra de respecter les engagements en soutien aux actions du gouvernement par l’approvisionnement régulier en huile alimentaire pour tous les programmes spécifiques».

M. Traoré a assuré que la SN CITEC peut produire jusqu’à 22 millions de litres d’huile à base de 120.000 tonnes de graines de coton local, ce qui représente plus de 30% des besoins en huile alimentaire au Burkina Faso.

Cette production d’huile permet de couvrir largement «les besoins des cantines scolaires qui varient entre 180 mille bidons de 20 litres soient 3 millions 600 mille litres d’huile alimentaire et 375 mille bidons de 20 litres soit 7 millions 500 mille litres par année scolaire», a-t-il ajouté.

Le Ministre Serge Gnaniodem Poda a rassuré les responsables de la société que son département travaille à rendre disponible la matière première à travers la mise en œuvre des politiques du gouvernement en la matière, rapporte son service de communication.

En rappel, la Société Nouvelle huile et savonnerie (SN CITEC) produit également des aliments pour bétail (48 mille tonnes par an), des tourteaux de coton (24 mille tonnes par an) et entre 6 mille et 12 mille tonnes de savon de ménages par an.

Elle compte 220 employés permanents, 500 journaliers et plus de 1000 tâcherons hommes et femmes en période de campagne d’enlèvement de la graine de coton.

Agence d’information du Burkina