Le Premier ministre français, François Bayrou, a alerté, dimanche, sur ce qu’il a qualifié d’une « forme d’explosion en chaîne de la société française » qui touche la capacité des Français « à vivre ensemble ».
Bayrou s’exprimait à l’occasion d’une interview exclusive accordée au Journal du dimanche (JDD) et publiée ce 4 mai, au cours de laquelle il a été interrogé, entre autres, sur l’islamophobie.
Evasif sur la terminologie en soi, Bayrou a affirmé que ce qui importait pour lui était plutôt la réalité sur le terrain.
« Vous ne me prendrez pas à la guerre des mots. Ce qui m’importe, ce n’est pas le mot, c’est ce qui est en train de se passer : une forme d’explosion en chaîne de la société française. Et il faut bien voir ce sur quoi elle porte. Elle touche à l’essentiel : l’unité du pays, notre capacité à vivre ensemble sous les principes de l’universalisme républicain », a-t-il expliqué.
Le Premier ministre a reconnu la montée du rejet sur la base de religion, de couleur de peau ou d’origine, au niveau de la société française, le qualifiant de « danger ».
« Je vois monter un danger : celui de ne plus regarder ses concitoyens que par leur origine, leur couleur de peau ou leur religion. Je vois la détestation des musulmans et de l’islam, la détestation des juifs et du judaïsme. Et la détestation des chrétiens. Avec des crimes dans les trois cas. Et d’autres haines encore, bientôt, je n’en doute pas, hélas ! », a-t-il expliqué.
« La détestation d’un concitoyen pour ce qu’il est, pour son origine, pour sa foi, pour sa philosophie, je ne l’accepterai jamais », a-t-il ajouté, expliquant que « les guerres de religion » sont « le symptôme du pire, et la négation de la République ».
Bayrou a conclu son propos en affirmant que : « Tout le monde a droit de cité et, en même temps, de comprendre la sensibilité des autres, de mettre les bons mots sur ce que les autres éprouvent pour désamorcer la folie ».
Le Premier ministre français a été interrogé sur plusieurs autres questions d’actualité, dont l’effort budgétaire demandé aux Français au cours des prochaines années.
Sur ce chapitre, Bayrou n’a pas exclu la tenue prochaine d’un référendum, dont l’appel est du ressort du président de la République.
« C’est un plan d’ensemble que je veux soumettre. Il demandera des efforts à tout le monde et, par l’ampleur qui doit être la sienne, il ne peut réussir si le peuple français ne le soutient pas », a indiqué François Bayrou, rappelant le défi de ramener la dette publique au niveau de 3% du PIB à moyen terme.
Agence Anadolu
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