LE DRIAN : “il était nécessaire de changer le dispositif de Barkhane”

De passage vendredi, à Ouagadougou, le chef de la diplomatie française, Jean-Yves LE DRIAN a déclaré qu’il était nécessaire de changer le dispositif de Barkhane dans le Sahel pour s’adapter aux réalités du terrain.

LE DRIAN s’exprimait au lendemain de l’annonce par le président français Emmanuel Macron la fin de l’opération Barkhane déployée depuis 2014 dans le cadre de lutte ainti-terroriste au Sahel.

“Nous savons depuis plusieurs mois, qu’il faut changer le dispositif de Barkhane parce qu’il faut s’adapter aux situations et qu’on a plus le modèle et la méthode la plus performante pour lutter contre le terrorisme tel qu’il est aujourd’hui”, a-t-il reconnu devant la presse à l’issue d’une audience avec le Président du Faso Roch Marc Christian KABORE.

Il a souligné que le changement se fera à deux niveaux : d’une part en renforçant la coopération et le soutien des armées africaines présentes sur le terrain et d’autre part en renforçant le contre-terrorisme dans toutes ses formes avec le soutien de la force Takuba établie par les forces spéciales françaises.

“C’est une évolution du concept, mais ce n’est pas la fin de l’engagement”, a insisté le chef de la diplomatie française pour qui, il n’y a pas de nouveauté dans les quatre axes essentiels de l’action commune de la France à l’égard du Sahel.

Pour lui, il s’agit des mêmes priorités que celles qui ont été évoqués à la fois au sommet de Pau en France en janvier 2020 que celles qui ont été évoquées au sommet de N’djamena en février.

“Ils reposent sur des axes. D’abord poursuivre la lutte contre le terrorisme (…) la poursuite de la lutte contre le terrorisme fait partie de notre priorité même si le modèle de Barkhane n’est plus le modèle adapté et que nous voulons engager des consultations pour essayer de transformer ce modèle en modèle qui soit moins d’empreinte territoriale des forces françaises qu’un modèle de coopération et de soutien à l’égard des forces des pays concernés”, a-t-il expliqué, notant que “cela n’empêchera pas de poursuivre notre lutte contre le terrorisme”.

Un autre axe, selon LE DRIAN, c’est le renforcement de la force conjointe du G5 Sahel et un “sursaut civil et politique” pour permettre aux Etats de reconquérir leurs propres territoires dès qu’ils sont libérés avec la présence renouvelée de l’Administration des services éducatifs, hospitaliers, de la police.

“Que les Etats reprennent leur place et c’est la responsabilité de chacun de ces Etats”, a-t-il dit rappelant que le dernier axe est la stratégie de développement que “nous voulons poursuivre à l’égard des pays du Sahel avec d’autres partenaires internationaux”.

Interrogé sur une éventuelle installation d’une base militaire française au Burkina Faso, LE DRIAN a dit que son pays n’avait pas d’intention d’installer une base militaire spécifique au Burkina Faso.

“Par contre il y a notre volonté d’agir avec les forces burkinabè pour combattre l’ennemi commun qui est le terrorisme. C’est le seul ennemi commun”, a-t-il dit.

C’est depuis 2014, que l’armée française est mobilisée au Sahel à travers l’opération Barkhane avec environ 5 100 soldats.

Concernant la question du sentiment anti-français constaté ces dernières années dans le Sahel, le chef de la diplomatie répond : “Je ne suis pas sûr de l’avoir constaté là où je vais. La seule volonté que nous avons c’est de combattre avec les forces du G5 Sahel pour que le terrorisme ne s’impose pas comme la loi dominante pour la population concernée. C’est pour ça que la France est là”.

Le chef de la diplomatie française a fait escale à Ouagadougou après un séjour en Côte d’Ivoire où il a participé à l’inauguration d’une académie internationale de lutte contre le terrorisme.

Avec l’Agence Anadolu