Ceci est une tribune libre du journaliste Sayouba Traoré.
Un président n’est pas un Naaba. Ce n’est pas le pouvoir de ses ancêtres. Ce pouvoir est temporaire, ou à durée limitée.
La présidence n’est pas un Naam. C’est un pouvoir qu’on exerce un temps donné. La limite de la Transition, c’est juillet 2024. La limite d’un président élu, c’est la durée de son mandat. On a voulu cela, parce que celui qui est président n’est pas le seul fils du pays.
Un ministre n’est pas un Naaba. Ministre vient de minister qui veut dire envoyé ou serviteur. Un ministre est un délégué.
Quand vous parlez du Président de la Transition en utilisant le terme Naaba, nos populations comprennent autre chose.
Ils pensent que Président de la Transition, c’est un pouvoir absolu. Et partant, ils sont persuadés que les Burkinabè sont des serviteurs de ce Naaba. Et que le pays tout entier est la propriété privée du Naaba.
Rien ne peut remplacer l’école. En voilà un début de preuve. A défaut, nos populations doivent avoir la bonne information.
Sinon, quand ils disent que c’est Dieu qui donnent le Naam, ils ont raison. Mais pas ce pouvoir là. Cette nuance, tant qu’ils ne l’ont pas, ils feront toujours la confusion.
La présidence n’est pas héréditaire. On n’est pas président à vie. La famille et les proches du président n’ont rien à faire dans l’excice du pouvoir temporaire du président. Le président n’est pas le propriétaire du pays et des Burkinabè.
Il faut que ce soit vulgarisé dans nos langues nationales.
Sayouba Traoré