Le 15 février 2025, la Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B) a tenu sa cérémonie de présentation de vœux du nouvel an en présence de plusieurs syndicats, associations et acteurs de la société civile. À cette occasion, un message a été porté par le secrétaire général de la CGT-B, porte-parole du Collectif syndical, Nicolas Ouédraogo.
Dans son discours, il a souligné que « l’année 2024 a été marquée par l’approfondissement de la crise généralisée du système capitaliste impérialiste matérialisée par les guerres Russie-Ukraine, Israël-Palestine, l’aggravation de la misère et du chômage, l’avancée des partis d’extrême droite, le retour de Donald Trump à la tête des USA, lequel multiplie les attaques contre les droits des citoyens et des peuples et prépare de nombreux foyers de guerre à travers le monde ».
Sur le plan africain, il a dénoncé « la guerre civile au Soudan, en RDC, l’utilisation du terrorisme comme outil de domination et d’exploitation des peuples qui a abouti à la crise sécuritaire dans les pays du Sahel (Mali, Burkina Faso et Niger, etc.) ». Il a également évoqué la création de l’Alliance des États du Sahel (AES) et le repositionnement de certains pays comme « le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Tchad vers la Russie et les puissances dites émergentes (Chine, Iran, Turquie…) ».
Concernant la situation nationale, il a relevé « la recrudescence des attaques terroristes, la catégorisation des citoyens en apatrides et en patriotes, les atteintes aux droits et acquis des travailleurs, la restriction des espaces de liberté, les enlèvements et les disparitions forcées ». Il a rendu hommage aux nombreuses victimes du terrorisme et aux personnes déplacées internes tout en dénonçant les arrestations arbitraires de militants et journalistes. « Notre pensée va aussi à toutes les personnes qui ont été arbitrairement privées de leur liberté. Nous citons entre autres Lamine Ouattara, Rasmané Zinaba, Bassirou Badjo, Dr Arouna Loure, Atiana Serge Oulon, Alain Traoré dit ‘Alain Alain’, Kalifara Séré, Adama Bayala, Bienvenue Apiou Kouara… À toutes ces personnes, nous témoignons notre solidarité », a-t-il déclaré.
Le porte-parole de la CGT-B a également dénoncé des atteintes aux libertés syndicales. « C’est la deuxième année consécutive que nous tenons nos vœux de nouvel an sans notre porte-parole. Après les différentes correspondances de l’UAS relatives à son cas et qui sont restées toutes sans suite, nous avions fondé des espoirs sur la rencontre Gouvernement/Syndicats tenue les 6 et 7 février 2025. Nous espérions au moins comprendre ce qui était reproché à notre camarade. Mais ce point, tout comme les autres préoccupations que l’UAS avait inscrites comme points de divers de la rencontre, ont buté contre le refus obstiné du gouvernement de les évoquer au cours de la rencontre ».
Il a également insisté sur la question du pouvoir d’achat et de la cherté de la vie. « La triple augmentation du prix des hydrocarbures jamais égalée de 235 F sur le super 91 (100 F en mai 2022, 35 FCFA en août 2022, 100 FCFA en février 2023) a contribué au renchérissement du coût de la vie dont les effets sont toujours palpables », a-t-il expliqué.
Appelant à la mobilisation, il a exhorté les militants à rester vigilants et fermes dans la défense de leurs droits. « Nous devons redoubler de clairvoyance, de détermination, d’esprit de sacrifice et de solidarité pour la défense ferme des intérêts matériels et moraux des travailleurs, en continuant à lier nos luttes à celles des masses populaires ».
En guise de solidarité, le collectif syndical a remis une contribution à l’Association Burkinabè d’Assistance et de Secours Populaire (ABASSEP) pour soutenir les personnes déplacées internes. « J’invite les militants individuellement, nos structures membres à tous les niveaux à poursuivre l’élan de solidarité par des soutiens divers à l’endroit des familles victimes du terrorisme notamment les familles endeuillées et les PDI », a-t-il conclu.