Inondations à Hèrèdougou : une centaine de sinistrés dans l’oubli

Hèrèdougou, un village situé à 15 km de la commune de Pâ, dans la province des Balé, a été touché par les eaux de la rivière « le Grand Balé », dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 août 2022. Les eaux ont inondé la Route Nationale numéro 1, obligeant les autorités régionales à fermer le tronçon Ouaga-Bobo durant près d’une semaine. L’inondation a aussi touché une partie du village, détruisant plusieurs concessions et des récoltes. Une semaine après, les eaux ont quitté la RN1 et le trafic routier a repris. Mais la centaine de personnes sinistrées, qui ont presque tout perdu, se sentent abandonnées.

Des maisons et des boutiques effondrées, des champs de maïs et de haricot complètement décimés par les eaux, une centaine de personnes sinistrées et sans abris : voici la triste réalité qu’affiche le village de Hèrèdougou et ses habitants, une semaine après la montée des eaux.

Si l’inondation et la fermeture de la RN1 étaient d’actualité, les habitants de Hèrèdougou déplorent le fait que toute l’attention soit accordée à ce fait, alors que le village avait été aussi touché par les eaux de la rivière, avec d’énormes dégâts matériels. Dans la désolation totale, ces paysans se sentent oubliés.

Aïcha TRAORE est une habitante de Hèrèdougou. Elle dit avoir tout perdu dans l’inondation : « L’eau est arrivée avec une forte pression aux environs de 20 heures cette nuit-là. Nous avons eu peur et nous avons pris ce que nous pouvions transporter, pour nous sauver. Actuellement, nous n’avons pas de maison où dormir. Nous n’avons pas à manger. Nos récoltes ont également été dévastées par les eaux. Nous ne savons plus quoi faire et nous demandons de l’aide aux personnes de bonne volonté ».

Un champ inondé

Le chef du village de Hèrèdougou a, lui aussi, été victime de l’inondation. Mohadi KONATE dit avoir perdu quatre maisons après le passage des eaux de la rivière. Ce sont environ une trentaine de concessions qui ont subi la colère des eaux, fait savoir le chef. Comme lui, ils sont une centaine de personnes qui sont désormais sans abris.

Mohadi KONATE, chef du village de Hèrèdougou

La plupart des sinistrés ont trouvé refuge au sein de l’école primaire du village. Leur plus grand souhait, c’est qu’on leur vienne en aide avec des vivres et des vêtements, en attendant qu’ils puissent se reloger. « Nous demandons urgemment de l’aide, car nous ne savons plus que faire. Nous voici aujourd’hui à l’orée de la rentrée scolaire. Si les cours reprennent, qu’allons-nous faire? Nous sollicitons donc de l’aide, même si ce sont des tentes qu’on peut nous offrir en attendant que nous reconstruisions de nouvelles maisons. Cela va beaucoup nous soulager ».

Avec la destruction de plusieurs récoltes et habitats, les résidents du village de Hèrèdougou craignent la famine. Ils en appellent à l’aide des autorités et des personnes de bonne volonté pour faire face à cette situation.

Gibran MILLOGO,

Correspondant de ACTUALITE.BF dans le Grand Ouest