Les habitants du quartier Diarradougou de Bobo-Dioulasso ont vécu une triste soirée le jeudi 15 juin 2023. Selon plusieurs témoignages, des individus armés de cordelettes et d’armes banches ont fait irruption dans le quartier. Leur intervention, qui s’apparentait à un règlement de compte, a coûté la vie à un jeune du quartier. C’est avec une voix engluée de sanglots que l’un des proches parents du jeune qui a été tué, a répondu à notre appel téléphonique.
Notre source a préféré garder l’anonymat, mais a accepté de nous donner certains détails sur le drame : « Ce sont des présumés militaires. On dirait que la bagarre a commencé depuis, vers la gare de STAF. Donc, ils ont commencé à frapper les gens jusque dans les six-mètres. Les gens ont courru et sont arrivés devant notre porte. Il y avait mon frère qui était devant la porte. Donc, quand les gens couraient, il ne pensait pas qu’ils allaient venir là-bas. Quand il a compris et a voulu s’échapper, c’était trop tard. Ils l’ont poignardé partout. Ils étaient en civil, mais ils avaient des cordelettes et des objets tranchants. Un de leurs frères d’armes aurait été agressé la veille vers la gare STAF, selon la rumeur. Nous n’avions même pas cette information. Ils ont commencé à frapper les gens au hasard. Quand les policiers de la BAC (Brigade Anti-Criminalité, NDLR) sont venus, c’était déjà trop tard. Ils ont pris la fuite. Nous tous on courait, mais on ne savait pas ce qu’il se passait. Les sapeurs-pompiers sont venus trouver que mon frère avait déjà rendu le souffle. »
Mécontents, des jeunes du quartier ont marché dans la même nuit du jeudi 15 juin sur le gouvernorat des Hauts-Bassins pour, disaient-ils, dénoncer cette bavure auprès des premières autorités de la région.
Ce vendredi, le calme est revenu dans le quartier.
Dans le communiqué ci-dessus publié ce vendredi à midi, l’Etat-major général des Armées a expliqué qu’il s’agissait de graves altercations entre civils et militaires, intervenues suite à l’agression d’un militaire.
Gibran Millogo,
Correspondant de ACTUALITE.BF dans le Grand Ouest