Infrastructures du projet backbone : qu’est ce que ça va changer ?

Le Premier Ministre Christophe Joseph Marie Dabiré a procédé à l’inauguration des infrastructures du projet backbone national des télécommunications (PBNT). C’était dans la matinée de ce 26 octobre 2021 à Koudougou. Ces infrastructures, d’un coût global de près de 59 milliards FCFA, ont été financées par la «Bank of China» et l’État burkinabè. La réalisation de ces infrastructures a été faite sous la coordination de l’unité de gestion du projet, au sein du ministère de l’économie numérique, des postes et de la transformation digitale.

En vue d’apporter une réponse adéquate à la problématique de la qualité des réseaux de télécommunication au Burkina, l’État a mis en place des projets structurants, à travers la stratégie nationale du développement de l’économie numérique. Ces différents projets visent à résoudre les principales difficultés liées à la question, qui sont la connectivité à l’international et le déploiement des réseaux de transport. Pour ce faire, le projet backbone national des télécommunications (PBNT) a été lancé en 2017 à Gaoua.


Qu’est ce qu’un backbone ?

Selon les explications de Monsieur Galyam Ouédraogo, coordonnateur du projet backbone, il s’agit d’un réseau de transport, qui permet de raccorder les villes entre elles, avec notamment des câbles en fibre optique. La fibre optique, quant à elle, constitue l’optimum technologique en matière de transmission de communication électronique. Un seul de ses brins peut permettre d’échanger des millions de communications électroniques simultanées.

Qu’est qui va changer ?

Dans sa conception, le backbone permettra premièrement de résoudre la paralysie de tout le système réseau du pays, en cas de coupure du câble sur un axe (entre Ouaga et Bobo parexemple). Car, il sera possible de relier Ouaga et Bobo à travers trois chemins différents, ce qui garantira une résilience parfaite en cas de coupure.

Comme deuxième innovation, les installations mises en place comportent trois couches. La première offre aux gros opérateurs et aux fournisseurs d’accès internet, une capacité réseau de l’ordre de 100 GB par seconde. A titre d’exemple en 2015 tout le pays utilisait 5 GB par seconde.

La deuxième couche, plus large avec la nouvelle génération de la technologie de transport multi-service, permettra de mettre à disposition une capacité de l’ordre de 10 GB par seconde.

La dernière couche, elle, comprend la technologie IP-MPLS (MultiProtocol Label Switching), qui permet de garantir une flexibilité dans les offres de services et la qualité offerte. Cette dernière, est destinée aux gros opérateurs et aux fournisseurs d’accès internet. En plus de la fibre noire la capacité de l’offre mise à leur disposition est de 4000 GB par seconde.

L’aspect pratique…

Comme Koudougou, le réseau s’étend sur 66 communes, dont 12 Chefs-lieux de régions, 26 Chefs-lieux de provinces et 40 communes rurales. L’infrastructure de base est installée sur un linéaire 2001 kilomètres.

Ce service sera mis à la disposition d’un exploitant privé. Il s’agit du réseau de téléphonie mobile Telecel Faso, qui assurera par délégation, la gestion de ce service public. La réalisation technique a été l’œuvre de Huawei Technologie.

Hadja Fatimata Ouattara, Ministre en charge de l’économie numérique

Dans le discours inaugural prononcé par Hadja Fatimata Ouattara, Ministre en charge de l’économie numérique, il ressort que le système de télécommunication atteindra une autre dimension au Burkina, avec cette technologie. «Avec ces acquis et l’exploitation prochaine du réseau en fibre optique, la position centrale de notre pays en Afrique de l’Ouest pourra ainsi être valorisée en tant que carrefour régional des communications électroniques», a-t-elle déclaré.

Le premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré a félicité l’équipe en charge du projet pour le travail effectué, malgré les péripéties sécuritaires, diplomatiques et techniques. Il a appelé les différents bénéficiaires, à prendre soin des infrastructures pour assurer leur fonctionnalité.

En conclusion, le backbone national va développer la connectivité nationale et internationale, en reliant les chefs-lieux de commune et tous les pays voisins. Il va également constituer une plateforme mutualisée d’accès ouvert pour le développement de services modernes de communications électroniques dédiés à l’ensemble de la population par les acteurs du marché, tout en développant une saine concurrence et de l’innovation dans le marché national.