François Compaoré a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (Avocats)

Les avocats de François Compaoré, frère cadet du président déchu Blaise Compaoré, ont annoncé vendredi, que leur client avait saisi la Cour européenne des droits de l’Homme après la validation de son extradition vers le Burkina Faso par le Conseil d’Etat français.

“Afin que les engagements internationaux de la France soient respectés, François Compaoré a d’ores et déjà saisi la Cour européenne des droits de l’Homme afin qu’elle face échec à l’extradition envisagée et sanctionne les manquements de la France à le protéger,”, ont écrit les avocats dans un communiqué.

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Vendredi, le Conseil Etat de la France a validé l’extradition vers le Burkina Faso de François Compaoré après quatre années de procédure judiciaire.

Compaoré ” en prend acte; il est prêt à faire face, dans la dignité, dans l’honneur et avec responsabilité, à la justice burkinabè”, soulignent les Avocats.

Ils ont par ailleurs précisé que François Compaoré “regrette toutefois que la décision du Conseil d’Etat ne s’inscrive pas dans la ligne des précédents jurisprudentiels qui excluent toute mesure d’extradition à caractère politique ou qui expose la personne concernée à des risques de torture, de traitements inhumains et dégradants et de violations du droit à un procès équitable”, ont-ils ajouté.

Les avocats estiment que François Compaoré “serait malheureusement et assurément exposé á de tels risques s’ils était remis au Burkina Faso, pays actuellement en proie à une grave déstabilisation et qui ne présente aucune garantie suffisante, ni pour lui, ni pour ses avocats appelés à le défendre”.

Le frère cadet de l’ex-président Blaise Compaoré est sous le coup d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de l’enquête judiciaire portant sur l’assassinat de Norbert Zongo, fondateur du journal L’Indépendant.

Le 13 décembre 1998, le journaliste Norbert Zongo, directeur de publication de l’hebdomadaire “L’Indépendant” et trois autres personnes qui l’accompagnaient, avaient été retrouvés totalement calcinés dans leur véhicule.

L’enquête a conclu à un assassinat politique d’autant que le journaliste enquêtait à l’époque sur la mort de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré.

La justice burkinabè avait finalement conclu à un non-lieu en faveur de François Compaoré, le principal accusé.

Au lendemain de la chute du président Blaise Compaoré en octobre 2014, la justice burkinabè a décidé de rouvrir le dossier et émis en mai 2017 un mandat d’arrêt international contre François Compaoré, réfugié alors en France.

François Compaoré avait été interpellé, en octobre 2017, à l’aéroport en France.

Avec l’Agence Anadolu