Ceci est une tribune libre du citoyen Betrand Méda.
Le professeur Mahamadé Savadogo a dit lors de sa dernière conférence à la Bourde du travail : « Le coup d’État dans son principe même se présente comme le complot d’une minorité de personnes pour conquérir le pouvoir et la conquête du pouvoir par le coup d’État s’accomplit toujours à la surprise générale.
Le peuple est mis devant le fait accompli, il n’a pas été formé, il n’a pas été préparé, si bien qu’il est difficile de le mobiliser pour tel ou tel projet. »
Parce que c’est le fait d’une minorité, le régime putschiste manque toujours de cadres qui connaissent et comprennent ce qu’il veut faire. On vient de voir la manifestation patente avec cette histoire de Fédération.
Maintenant que la polémique semble apaisée, qui peut me dire :
Quel est le contenu de cette fédération, quels sont ses objectifs? Quels sont les arguments qui militent à sa faveur et lui donnent une chance de réussir? Quelles sont les contraintes, les risques qu’elle doit affronter? Quel est l’agenda de sa mise en œuvre?
Ce sont autant de questions dont je suis convaincu que presqu’aucun de ceux qui sont tombés à bras raccourcis sur moi ne peut répondre. Pourquoi?
Parce qu’aussi bien ici qu’au Mali et en Guinée, personne n’a été associée ou consulter pour quoique ce soit. Ce n’est même pas certain que nos premières autorités savent exactement où elles veulent aller avec cette histoire.
Mais pour certains, comme c’est le capitaine ou son gouvernement qui a dit, c’est forcément une bonne idée et qui est réalisable. Pour certains, ce n’est plus de l’adhésion à une politique, c’est du messianisme.
Même pour construire une simple maison familiale, le chef de famille présente le projet aux autres membres et demande leur avis.
Il y a ceux qui disent que ça ne coute rien d’essayer. C’est faux. Qui se lancerait dans la construction d’une maison sans avoir mis toutes les chances de son côté pour y arriver? Essayer a toujours un coût et dans aucun domaine de la vie, on essaie pour essayer.
Bertrand Méda