Epidemie de dengue dans les Hauts-Bassins : 4268 cas suspects pour 35 décès à la date du 12 septembre 2023

Le Directeur régional de la santé des Hauts-Bassins, Dr Rodrigue Diao, lors de la rencontre avec la presse bobolaise.

La seule région des Hauts-Bassins compte, à la date du 12 septembre 2023, 4268 cas suspects de dengue, avec 1674 cas probables, 100 cas confirmés au laboratoire, pour 35 décès. L’information a été donnée par la Direction régionale en charge de la santé des Hauts-Bassins ce mercredi au cours d’une rencontre d’information et de sensibilisation au profit des hommes et femmes de médias de la région.

Pour la première fois depuis cinq ans, la région des Hauts-Bassins paie le plus lourd tribut de l’épidémie de dengue au Burkina. Elle enregistre, à la date du 12 septembre 2023, 4268 cas suspects de dengue avec 1674 cas probables, 100 cas confirmés au laboratoire et 35 décès. La ville de Bobo-Dioulasso est l’épicentre de l’épidémie de dengue dans la région.

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Une vue des journalistes présents à la rencontre

La situation épidémiologique des Hauts-Bassins est marquée par une augmentation rapide de cas de dengue. L’âge médian des cas est de 31 ans (1 an à 90 ans). La répartition par sexe de cas de dengue donne 54 % de femmes et 46 % d’hommes. Avec 1030 cas suspects et 448 cas probables, l’arrondissement 7 de Bobo enregistre le plus de cas de la maladie virale.

A en croire le Directeur régional en charge de la santé des Hauts-Bassins, Dr Rodrigue Diao, la flambée épidémique de dengue dans la région s’explique par les conditions climatiques marquées par une baisse de la pluviométrie qui permettrait aux larves de se développer pour donner des moustiques adultes. Quant au fort taux de cas dans l’arrondissement 7 de la ville de Bobo-Dioulasso considéré comme le foyer de la maladie, il affirme que cela est dû à un problème d’assainissement qui se pose, car on constate, selon lui, que c’est une zone où on trouve beaucoup de dépotoirs d’ordures à ciel ouvert, des eaux usées provenant des usines qui stagnent, et des pneus usés.

Après l’arrondissement 7, l’arrondissement 1 suit avec 761 cas suspects dont 218 cas probables, et l’arrondissement 2 avec 506 cas suspects, dont 155 cas probables.

Au regard du risque de propagation de l’épidémie de dengue, le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS) est activé au niveau local pour la coordination des interventions.

Concernant la confusion faite entre le paludisme et la dengue (certains appellent ‘’palu dengue’’), le Directeur régional en charge de la Santé a éclairé la lanterne de la population. Dr Rodrigue DIAO a expliqué que la dengue et le paludisme sont deux maladies différentes : « Le paludisme est une maladie parasitaire, alors que la dengue est une maladie virale. Donc, c’est une arbovirose, et les deux maladies ne sont pas transmises par les mêmes types de moustiques. Pour le paludisme, c’est l’anophèle, et pour la dengue, c’est l’Aedes. Ce sont donc deux maladies différentes, et on peut avoir les deux en même temps, ou l’un sans l’autre ».

Toute personne présentant une maladie fébrile (supérieure à 39°C) aiguë d’une durée comprise entre 2 et 7 jours, et s’accompagnant d’au moins 2 des symptômes que sont des céphalées, des douleurs rétro-orbitales, des myalgies, des arthralgies, des éruptions cutanées ou des manifestations hémorragiques, est un cas suspect ou probable de dengue. Elle doit immédiatement se rendre dans un centre de santé pour un diagnostic rapide et une prise en charge.

Pour éviter des complications qui peuvent conduire à la mort, la Direction régionale en charge de la Santé des Hauts-Bassins invite la population à éviter l’auto-médication. Pour l’instant, il n’y a pas de traitement spécifique ou de vaccin commercialisé contre la dengue au Burkina Faso. La principale arme reste donc la lutte antivectorielle.

Gibran Millogo,

Correspondant de ACTUALITE.BF dans la région des Hauts-Bassins