Effort de guerre : l’UAS rejette la collecte sur les salaires, et indique d’autres sources de financement

Ceci est le compte rendu de la rencontre inititiée par l’Unité d’Action Syndicale (UAS) avec ses militants à Ouagadougou ce 20 décembre 2022. Il a été publié sur les plateformes du Syndicat des Travailleurs de l’Action Sociale (SYNTAS). Le titre est de ACTUALITE.BF.

L’Unité d’Action Syndicale (𝐔𝐀𝐒) a tenu, ce mardi 20 décembre 2022, une Assemblée Générale avec ses militant-e-s à la Bourse du Travail de Ouagadougou avec pour ordre du jour : Informations et divers.

Les secrétaires généraux de l’UAS ont fait le point de la rencontre avec le président de la Transition Ibrahim TRAORE. En rappel, à l’occasion de cette rencontre le président de la Transition et le ministre en charge des finances ont annoncé plusieurs mesures dont le prélèvement de 1% du salaire net des travaileurs qui permettront, selon ces autorités politiques, de récolter une somme de 𝟏𝟎𝟔 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐚𝐫𝐝𝐬 de FCFA pour financer la prise en charge des VDP.

Prenant la parole, l’UAS a dit qu’elle ne peut pas prendre une décision sur place sans consulter sa base. L’Assemblée Générale de ce mardi a donc été une occasion de prendre l’avis de ses militant-e-s sur la question du prélèvement des 1% du salaire net avant d’adresser les jours à venir une correspondance au président de la Transition pour répondre à sa demande de propositions.

Lors de cette AG, les responsables de l’UAS et les participant-e-s ont montré des pistes pour collecter les ressources au profit du budget de l’Etat au lieu de vouloir continuer à pressurer les pauvres travailleurs et les populations qui vivent déjà des conditions difficiles du fait de la vie chère et de l’insécurité .

Prenant seulement deux cas illustratifs où l’État peut avoir de l’argent :

  • 𝐋𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐬𝐭𝐞𝐬 à 𝐫𝐞𝐜𝐨𝐮𝐯𝐫𝐞𝐫 s’élèvent à plus de 𝟖𝟕𝟎 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐚𝐫𝐝𝐬 de FCFA au 30 juin 2022 et concernent les créances dues par les entreprises à l’Etat mais aussi par certaines personnalités (anciens députés, anciens ministres, anciens présidents d’institution,…) et les chèques impayés
  • les dossiers de mauvaise gestion : les enquêtes parlementaires sur les mines et le foncier ont révélé des pertes d’importantes ressources estimées pour le foncier à plus de 𝟔𝟎𝟎 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐚𝐫𝐝𝐬 de FCFA et pour les mines, à plus de 𝟓𝟓𝟏 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐚𝐫𝐝𝐬 de FCFA de 2005 à 2015.

En faisant un calcul rapide, on s’aperçoit que le recouvrement de ses trois fonds dépassent largement 𝟏𝟎𝟔 𝐦𝐢𝐥𝐥𝐢𝐚𝐫𝐝𝐬 recherchés par la transition. Alors pour vouloir s’acharner contre les pauvres travailleurs ?

Pour ce qui est donc de la question du prélèvement de 1% du salaire net des travaileurs du public, du parapublic et du privé, les SG de l’UAS estiment que le recouvrement des sommes détournées ou dues à l’Etat par des sociétés ou des individus, une bonne gestion des ressources mises à la disposition des institutions tels que les ministères en charge de la 𝐝é𝐟𝐞𝐧𝐬𝐞, 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐬é𝐜𝐮𝐫𝐢𝐭é 𝐞𝐭 𝐥’𝐀𝐍𝐑 ainsi qu’une lutte conséquente contre la corruption, l’impunité des crimes économiques, la fraude et l’évasion fiscale dispenseraient le gouvernement de solliciter des sacrifices supplémentaires aux couches populaires.

𝐋𝐞𝐬 𝐒𝐆 𝐧’𝐞𝐧𝐭𝐞𝐧𝐝𝐞𝐧𝐭 𝐩𝐚𝐬 𝐬’𝐞𝐧𝐠𝐚𝐠𝐞𝐫 𝐝𝐚𝐧𝐬 𝐥𝐚 𝐜𝐨𝐥𝐥𝐞𝐜𝐭𝐞 𝐝𝐞 𝐟𝐨𝐧𝐝𝐬 𝐩𝐨𝐮𝐫 𝐦𝐞𝐭𝐭𝐫𝐞 à 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐬𝐩𝐨𝐬𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝’𝐮𝐧𝐞 𝐀𝐫𝐦é𝐞 𝐝𝐨𝐧𝐭 𝐥𝐚 𝐠𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐨𝐩𝐚𝐪𝐮𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐫𝐞𝐬𝐬𝐨𝐮𝐫𝐜𝐞𝐬 𝐞𝐬𝐭 𝐪𝐮𝐨𝐭𝐢𝐝𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐝é𝐜𝐫𝐢é𝐞 𝐩𝐚𝐫 𝐥𝐚 𝐭𝐫𝐨𝐮𝐩𝐞 𝐞𝐭 𝐝𝐞𝐬 𝐣𝐨𝐮𝐫𝐧𝐚𝐥𝐢𝐬𝐭𝐞𝐬 𝐝’𝐢𝐧𝐯𝐞𝐬𝐭𝐢𝐠𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐞𝐭 𝐪𝐮𝐢
𝐫𝐞𝐟𝐮𝐬𝐞 𝐜𝐚𝐭é𝐠𝐨𝐫𝐢𝐪𝐮𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐥’𝐚𝐮𝐝𝐢𝐭 𝐝𝐞 𝐬𝐚 𝐠𝐞𝐬𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐟𝐢𝐧𝐚𝐧𝐜𝐢è𝐫𝐞.

Cette position des responsables syndicaux a été largement soutenue par la majorité des participants à l’Assemblée Générale.