Education : le fonctionnement des APE examiné dans un panel

Le Cadre de suivi citoyen des prestations de services en matière d’éducation (CSP-PS /Education) a organisé un panel sur « La place des Associations des parents d’élèves (APE) dans le fonctionnement des établissements d’enseignement du Burkina Faso : Etat des lieux et perspectives ». C’était ce jeudi 18 février au siège du CBC, à Ouagadougou.

Le panel était coanimé par Sadado NACANABO, Secrétaire exécutif du REN-LAC; Maxime OUATTARA, représentant du SYNAPAGER; Hector A. OUEDRAOGO, Président de l’Union Nationale des Associations des Parents d’Elèves du Post-Primaire, Secondaire et Supérieur du Burkina; Moussa TRAORE, représentant du MENAPLN; Maitre Batibié BENAO, avocat.
D’entrée de jeu, Hector OUEDRAOGO a relevé qu’aujourd’hui, l’APE fait objet de critique et de procès en sorcellerie. Pour cela, Il a tenu à aborder une communication sur la gestion des fonds de l’APE dans les établissements. Elle s’articule autour de quatre points essentiels à savoir, les Associations des parents d’élèves (APE) au Burkina, l’organisation et le fonctionnement des APE, le rôle des APE, les ressources de l’Association, son élaboration et son exécution du budget, et la gestion du budget.
Selon le président de l’UNAPES-B, Les cotisations annuelles des membres dont le montant est fixé à l’assemblée générale est payable au début de chaque année scolaire. A cela s’ajoutent des subventions publiques ou privées, des dons et legs. Alors il affirme : «le montant des cotisations des parents ne doit pas excéder 5000f par enfant », et les fonds collectés doivent être déposés dans un compte ouvert dans une institution financière, avec la co-signature du président et du tresorier. Les fonds issus des cotisations sont répartis en trois chapitres : 60% pour le fonctionnement de l’Association, 40% reversé au conseil de gestion de l’établissement pour appuyer le fonctionnement dudit établissement. 5% des 60% sont reversés à la coordination régionale comme contribution pour son fonctionnement. Mais, malheureusement, selon M. OUEDRAOGO, les 5% qui devraient être reversés à la coordination régionale et à l’UNAPESB ne le sont pas à ce jour.
Par ailleurs, toujours selon Hector OUEDRAOGO, le rôle de l’APE est de permettre aux parents de conjuguer leurs efforts au sein d’un cadre qui garantisse leur pleine participation à l’éducation de leurs enfants. « Sans les ANPE, il y’a pas de fonctionnement dans les établissements», a t’il conclut.
Maitre BENAO, dans un premier temps, se demande si les APE ne sont pas des objets juridiques non identifiés. En effet, l’avocat pense que bon nombre d’APE ont été créées de façon illégale.
Il va plus loin en qualifiant l’APE « d’Association en fête », c’est-à-dire, un groupe de personnes, sous aucune base juridique ou légale, se rassemblent, et se faisant appeler APE.
Il propose alors d’orienter l’APE vers un autre type de personne morale.
En ce qui concerne les cotisations de l’APE, selon le MENAPLN, à l’issu d’une évaluation, et au regard de la situation sécuritaire et sanitaire de notre pays, un arrêté interministériel a été pris pour proroger le délai d’application de la gratuité entière, en attendant des réflexions plus approfondies sur la question.
Un autre texte institue la réduction progressive des frais d’inscription dans les classes du post-primaire et du secondaire à compter de l’année 2018-2019 , et la gratuité entière des frais d’inscription et de participation dans les classes du post-primaire, à partir de l’année 2020-2021. En clair, en cette année scolaire, aucun frais d’inscription et de participation ne devrait être perçu dans les établissements publics d’enseignement post-primaire. Pour le secondaire, il y aura une réduction dramatique des frais d’inscription et de participation.

Les panélistes proposent que des sanctions soeint prises à l’encontre des associations qui gèrent mal leurs ressources, et que les cotisations spéciales soient interdites.

Souleymane ZOETGNANDE, ACTUALITE.BF