[ EDITO ] Humour et blasphème : attention au danger !

Gaston OUEDRAOGO à l’état-civil, il se surnomme Choco Béni, ou encore Choco B. Lui, c’est le « prêtre des humoristes ». Quel bel angle, celui du prélat célébrant des messes, disant des vérités au passage! Seulement, Choco B en fait trop, en se moquant ouvertement de la foi chrétienne.

Dans plusieurs de ses sorties, il raille Jésus de Nazareth, sa souffrance et sa mort. Dans ses récits, qui sont des passages bibliques travestis, Jésus Christ est malmené, quasiment sans limite. Se croisent et dialoguent ainsi le Christ, Rango et un certain Simon. Le style fait rire beaucoup. Mais de quoi se marre-t-on?!

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Que l’on se comprenne bien : il n’y a rien de mauvais à plaisanter sur les communautés religieuses. D’ailleurs, à travers la série à succès « Trois hommes, un village », le réalisateur Issa TRAORE de Brahima a eu la subtilité de taquiner les trois principales communautés religieuses du Burkina, sans offenser leurs fois. Mieux, il a fait là la promotion de la tolérance religieuse. Lui, a compris : On peut se moquer des hommes, pas de Dieu.

Ce qui est étonnant, dans le cas de Choco B, c’est le fait qu’il organise des spectacles, des prestations sur des chaînes de télévision et les réseaux sociaux, sans être appelé à l’ordre par qui de droit.

Même si les autorités chrétiennes ne disent mot, les institutions comme le CSC et la Justice ont la légitimité pour tirer la sonnette d’alarme.

Car, il faut sauver le soldat Choco B de la dérive. Il a des compétences indiscutables en humour, et il peut bien explorer  d’autres thèmes, d’autres approches. Mais, la religion et Dieu (Jésus est Dieu dans la foi chrétienne), il faut les respecter.

Dans les traditions burkinabè, on ne joue pas avec le sacré. Dans nos traditions, on ne se moque pas de la maladie, la blessure, l’infirmité, ou, à plus forte raison, de la mort d’un humain. Que dira-t-on alors de Jesus qui dépasse l’humain, selon ses adeptes? Dans toutes les religions également, le blasphème est un péché. En 2015, commentant l’affaire Charlie Hebdo, et après avoir condamné la tuerie, le Pape François déclarait : «On ne peut provoquer, on ne peut insulter la foi des autres, on ne peut la tourner en dérision… »

Vivement que de lui-même, Choco B change de registre pour faire rire, sans se moquer d’aucune religion. En effet, un mot mal placé, une phrase mal interprétée, un geste équivoque, peuvent lui causer des dommages inimaginables. Aimer nos artistes, c’est aussi leur dire la vérité. Et nous pensons avoir fait notre devoir.

La Rédaction