[ EDITO ] Crise scolaire : quand l’histoire semble bégayer, 10 ans après Justin ZONGO

Depuis le mois d’avril, des réformes touchant aux examens scolaires créent des remous dans le monde de l’Education. Les élèves sont dans la rue, leurs enseignants (un grand nombre) émettent des réserves sur lesdites réformes. Le pire a été frôlé avec les saccages au Lycée Philippe Zinda KABORE. Mais le pire a été atteint avec le décès de deux élèves. D’abord, une fille à Kongoussi, puis un garçon à Ouagadougou. Tous deux arrachés à la fleur de l’âge. Des blessés, on en enregistre également.

Les gouvernants, certes, ont pleinement la légitimité pour définir l’orientation à suivre par notre système éducatif. Mais lorsqu’une  décision se heurte à une vague déferlante, il n’est guère bon de forcer le passage.

La lecture des évènements nous replonge en février 2011, lorsque l’élève Justin ZONGO, suite à une interpellation policière, est mort de blessures. C’était à la fois l’étincelle et la goutte d’eau de trop. Le temps pour les dirigeants d’expliquer, de se défendre et de s’excuser, le brasier était déjà en ébullition.

Dix années après, voici qu’une réforme, qui ne change rien au fond selon les termes des responsables de l’Education, vient créer des troubles.

A côté, il y a nul doute des pêcheurs en eau trouble qui guettent des occasions pour arriver aux affaires. Refuser la Démocratie et croire en la Révolution, c’est une liberté de pensée que la Démocratie concède. Paradoxal !

Mais, si l’on n’y prend garde, nous aiderons sans le vouloir, ces terroristes qui nous attaquent depuis cinq ans.  En effet, pour ces marchands du chaos, les troubles socio-politiques se présentent comme du pain bénit, une occasion en or pour grappiller du terrain et installer leur système.

Toutes ces réalités devraient amener chaque acteur à modérer, à aller au dialogue, à abandonner le non-essentiel pour ce qui compte le plus : le Burkina et l’avenir de ses enfants.

La Rédaction