Dr Vinsoun MILLOGO : “ce n’est pas avec le riz qu’on atteindra l’autosuffisance alimentaire”

Les autorités burkinabè en charge de l’agriculture ont annoncé qu’un (1) million de tonnes de riz sont attendus de la campagne agricole 2020/2021. Bonne et mauvaise nouvelle selon le Dr Vinsoun MILLOGO, enseignant-chercheur et Directeur du Laboratoire d’innovation de Université Nazi BONI.

L’agriculture au Burkina Faso connait un retard. Un retard qui s’explique en partie par un manque criard d’outils agricoles, selon Dr MILLOGO, contacté par notre correspondante dans le grand Ouest, Fatim COULIBALY.

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Le Chercheur et concepteur du semoir mécanisé, Dr MILLOGO, a laissé que l’agriculture burkinabè est confronté au problème de main d’œuvre. “La scolarisation des enfants, la multiplication des sites d’orpaillage’’ sont, pour lui, les principales causes de réduction de la main d’œuvre. Et pour résoudre ce problème et rendre moins pénible le travail agricole, le Laboratoire d’innovation a conçu le semoir à traction animale. Une innovation qui, selon son concepteur, en 3 ans, a fait ses preuves dans la culture des céréales.
La production céréalière, notamment le maïs, le mil et le sorgho, sont d’une grande consommation au Burkina Faso. Selon Dr.Vinsoun MILLOGO, il faut donc prioriser ces productions. Il est attendu de la campagne agricole 2020/2021, un (1) million de tonnes de riz. C’est une bonne et mauvaise nouvelle, selon Dr MILLOGO. Pour lui, ce sont des milliards qui seront investis pour la cause. Or, si cette somme était investie dans la culture du maïs, du mil et du sorgho, 5 personnes sur 100 au Burkina Faso auraient manqué de nourriture. Alors qu’avec le riz, on aurait au moins 30 personnes sur 100 qui n’auront pas de quoi manger.
Pour l’enseignant-chercheur à l’université Nazi BONI, la culture du riz est budgétivore et demande une grande quantité d’eau. Ce qui ne sera pas sans conséquence pour les zones rizicoles les années à venir. La conviction de Dr MILLOGO est établie que ce n’est pas avec le riz qu’on atteindra l’autosuffisance alimentaire au Burkina Faso. Il faut plutôt, conseille t-il, mettre l’accent sur la production de ces céréales, ultime voix pour l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire au pays des Hommes intègres.