Dialogue démocratique du CGD : des solutions pour de meilleures élections

Le centre pour la gouvernance démocratique (CGD), en partenariat avec l’Union nationale des administrateurs civils du Burkina Faso (UNABF), a organisé un dialogue démocratique sur le bilan des élections couplées de novembre 2020. Ce cadre d’échanges s’est tenu ce 23 mars 2021 à Ouagadougou.


Pour une analyse complète des élections passées, quatre sous thèmes ont été retenues. Le premier thème évoqué concerne « l’analyse du cadre juridique et institutionnel de la CENI ». Pour ce faire, une communication a été donné par le Docteur Abdoul Karim Sango, ancien ministre et ancien commissaire de la CENI. Il a rappelé que la CENI est une administration permanente qui gère les élections en toute indépendance, ce qui permet une certaine continuité. Cependant, Abdoul Karim Sango pose la question de la qualité des membres de la CENI : «le législateur n’a pas pris des critères d’aptitude en ce qui concerne les membres de la CENI… La CENI est la seule institution au Burkina, où vous pouvez ne savoir ni lire ni écrire, et exercer des fonctions qui requièrent des connaissances en matière juridique». Pour le communicateur du jour, ceci révèle un grand souci au vu des responsabilités qui incombent aux membres de la CENI. Pour mieux faire face aux défis électoraux, Abdoul Karim Sango suggère la création d’un corps d’administrateurs électoraux qui sera placé sous la supervision des partis politiques. Ces administrateurs auront pour métier l’organisation des élections. Sa deuxième recommandation est la possibilité de la nomination direct du président de la CENI par le Président du Faso, ce qui permettra d’avoir un président issu des administrations avec une plus grande expérience.

Annonces


La deuxième communication avait pour thème «le diagnostic du processus électoral du 22 novembre 2020». La secrétaire exécutif de la CODEL, Madame Lydia Zango, a décortiqué ce volet. Pour elle, le défi majeur au niveau du processus était la question sécuritaire. Ensuite vient l’intérêt des populations pour l’enrôlement et leur participation au scrutin. Elle estime que le fait d’avoir tenu les élections à bonne date est déjà un point positif, et qu’il faut s’en féliciter. L’autre satisfaction vient du taux de participation des Burkinabè de l’étranger qui est de 64% . Au niveau des bémols, Madame Zango note que sur un potentiel électoral de 10 millions d’électeurs, seulement 6 millions étaient inscrits sur les listes. «Où sont les autres ?» s’est-elle demandé. Il faut déplorer, selon elle, la non ouverture de plus de 1000 bureaux de vote pour cause de force majeure. Madame Zango exhorte ainsi la CENI et tout l’ensemble des acteurs à tirer les leçons de ce scrutin de 2020 pour ne pas les répéter les mêmes insuffisances pour les élections de 2022.

Le Président de la CENI, Newton Hamed Barry, a quant à lui parlé de «la soutenabilité financière des élections et des stratégies». Sur ce point, M. Barry a été clair : «Si on ne fait pas attention, c’est le coût des élections qui va dégoûter les populations ». A titre d’exemple, il rappelle que ces élections, d’un budget de départ estimé à 40 milliards FCFA, est allé au-delà de 100 milliards FCFA . Selon le président de la CENI, la démarche actuelle qui est l’enrôlement périodique coûte cher avec le renouvellement fréquent du matériel.

Le dernier intervenant était Kalifara Séré, ancien SP du CONAD. Il a évoqué des réformes dans la perspective des élections de 2022. Il a, pour ceci, appelé à la conception d’élections locales transparentes et porteuses de concorde et de développement endogène, impliquant une permanence des systèmes d’ingénieries rattachés au processus électoral.