Des parlementaires algériens lancent une initiative pour “criminaliser la colonisation française“

Un responsable parlementaire algérien a annoncé, ce mardi, une initiative visant à soumettre à nouveau un projet de loi criminalisant la colonisation française de l’Algérie entre 1830 et 1962.

Youssef Agisa, vice-président de l’Assemblée populaire nationale (la première chambre du Parlement), a déclaré à l’Agence Anadolu : “Nous avons lancé, en tant que députés (appartenant au Mouvement de la société pour la paix / Mouvement d’obédience islamique), une initiative pour réactiver un projet de loi criminalisant la colonisation française de l’Algérie“.

Il a expliqué que cette mesure a été prise à la suite de ce qu’il a qualifié d'”agression flagrante” du président français, Emmanuel Macron, contre l’Algérie.

La présidence algérienne a fermement condamné les déclarations de Macron, dans la journée du samedi, et a décidé de rappeler son ambassadeur à Paris, pour consultations. L’Algérie a également interdit aux avions militaires français de survoler son espace aérien.

Dans des déclarations publiées jeudi, par le journal français “Le Monde”, Macron a accusé l’élite dirigeante en Algérie d'”alimenter la haine envers la France”.

Agisa a ajouté : “la déclaration de Macron était intentionnelle, ce qui a été confirmé par les médias français dans le but de remporter les voix de la droite aux élections françaises (prévues pour avril 2022)”.

Il a évoqué un projet de loi criminalisant la colonisation française, “qui avait été proposé auparavant (à l’époque de feu l’ancien président Abdelaziz Bouteflika), mais les autorités au pouvoir à l’époque, en raison d’équilibres et de calculs politiques, ont décidé de le geler”.

Le vice-président de l’Assemblée populaire nationale a souligné que ce projet “est actuellement discuté avec les députés de plusieurs blocs parlementaires dans le calme, et selon une étude sérieuse de tous les aspects juridiques, afin qu’il soit une action collective de tous les blocs parlementaires avant sa présentation”.

Selon le règlement interne du Parlement, tout projet de loi, soumis par les députés, est présenté à la présidence de l’Assemblée populaire pour étude, puis il est transféré au gouvernement avant d’être soumis à la discussion et à l’approbation, pour ensuite entrer en vigueur après la promulgation du président de la République.

D’un autre côté, Agisa a commenté les nouvelles déclarations du président français, dans lesquelles il a appelé au calme avec l’Algérie, affirmant que ces pratiques étaient “familières auparavant du côté français”.

Et d’ajouter : “ils (les Français) ont recours à l’escalade, et quand la réaction de l’Algérie est forte, ils reculent, car ils se souviennent alors de leurs intérêts et du danger d’une détérioration des relations avec l’Algérie sur la France”.

Macron a affirmé, au matin de ce mardi, dans des déclarations à la radio “France Inter” concernant la crise avec l’Algérie : “j’ai le plus grand respect pour le peuple algérien, et j’entretiens des relations vraiment cordiales avec le président Tebboune”.

” Mon souhait, c’est qu’il y ait un apaisement parce que je pense que c’est mieux de se parler, d’avancer”, a déclaré le chef de l’Etat français.

Agence Anadolu