Démocratie : le CGD organise des réflexions sur un contrat social typiquement burkinabè

A l’occasion de la Journée internationale de la démocratie célébrée chaque 15 septembre, le Centre pour la Gouvernance Démocratique (CGD) a organisé un panel de haut niveau, animé par les enseignants-chercheurs Pr Alkassoum Maiga et Dr Jocelyne Vokouma, et modéré par Dr Abdoulaye Barro, également enseignant-chercheur.

“Quel nouveau contrat social pour le Burkina Faso?” : C’est sous cette thématique générale que les échanges ont porté.

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La paneliste Jocelyne Vokouma, anthropologue, a développé sa communication autour du sous-thème “Comprendre le délitement du contrat social au Burkina Faso“.

Dr Jocelyne Vokouma

Elle a soutenu qu’il n’y a jamais eu de contrat social au Burkina Faso, car la population, depuis la période coloniale, a été organisée sous un modèle importé de constitution auquel elle n’a pas pris part. “De ce début de gouvernance coloniale, nous sommes entrés dans le post-colonial sans toujours associer la part de la population dans la constitution qui est la loi fondamentale, et cette loi n’intègre pas forcément nos valeurs, nos besoins, dans le modèle que l’on souhaite pour l’avenir“, a-t-elle relevé.

Les participants

Dame Vokouma a laissé entendre que nous ne devrions pas forcément copier la manière occidentale d’élaborer les textes de lois. Pour elle, une émancipation juridique s’impose. Autrement, “nous aurons des pseudo-constitutions”. “Il faut donc, poursuit-elle, que les différentes communautés du Burkina se retrouvent pour prendre, dans nos différences, ce qui nous unit, afin de constituer le socle d’un consensus qui sera logé dans la loi fondamentale“.

Pr Alkassoum Maiga

Le sociologue Alkassoum Maiga, dont la communication s’est axée sur le sous-thème “Penser un nouveau contrat social pour le Burkina“, est allé dans le même sens que Dr Vokouma.

Il a estimé qu’il fallait avoir un contrat social clair qui permettrait d’encadrer le vivre-ensemble des Burkinabè. Il a donc proposé de regarder au niveau des diversités, d’en retenir les éléments fédérateurs pour s’accorder sur la base du contrat social, afin de pouvoir lier les populations entre elles.

Pr Maiga a également affirmé qu’il faut mettre de l’ordre dans les différents ordres de pouvoir.”On n’arrive pas a situer clairement les relations qui doivent exister entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire. l’État doit aussi mettre de l’ordre dans son fonctionnement, à travers les appareils répressifs et idéologiques agencés de façon claire”, a t-il expliqué.

David Moyenga

David Moyenga, président du Socle Citoyen pour la Libération (parti politique) et participant au panel, a dit retenir que le modèle de gestion de l’État pose problème, et qu’il faut le reconstruire. Ainsi s’est-il demandé si l’on ne pourrait pas partir du dysfonctionnement des modèles des 30 dernières années, pour reconstruire un État en se fondant sur des valeurs et d’autres paradigmes tenant compte de nos propres acquis anthropologiques.

Djamila Kambou