Découpage de la région de l’Est : y a- t-il nécessité ?

Ceci est une tribune de Félix LOMPO sur le projet de redécoupage de la région de l’Est.

Depuis un certain temps, les langues se délient sur une possibilité de redécoupage du Burkina Faso en général, et de la région de l’Est en particulier. Le 11 février 2021 a eu lieu dans la salle de conférence du Conseil Régional de l’Est, un atelier de validation du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement Durable du Territoire ( SRADDT) qui a réuni une soixantaine de commissionnaires. Le bureau de rédaction du SRADDT a proposé que la région de l’Est soit divisée en trois. L’objectif de cette division est d’impulser le développement, dit-il !
L’analyse que je puis faire est qu’il y’a :

1)Une diversion sur les préoccupations réelles des populations. En effet, les préoccupations des populations sont connues de tous. Ces populations ont besoins d’infrastructures sanitaires, éducatives, routières, de l’eau potable, de l’électricité, d’ambulances, d’accompagnement en expertise dans tous les secteurs d’activités, de sécurité pérenne, etc.
A-t-on vraiment besoin de balkaniser la région pour répondre favorablement à ces différentes préoccupations ?
A-t-on vraiment besoins de trois Gouverneurs, autant de Hauts-Commissaires, de Préfets, de Maires, pour impulser le developpement de la région? Assurément non ! Il suffit juste d’une bonne volonté politique.
2) Des ambitions politiques inavouées de certains fils et filles de la région dont leur narcissisme politique montre déjà leur désunion dans certaines instances décisionnelles. A les observer, ils ne pensent qu’à leurs futurs postes électifs, car croyant être les leaders incontestés de leurs localités, sans pourtant analyser les conséquences que cette division pourrait engendrée.
Quel paradoxe ! On crie tous les jours à l’Union des fils et des filles du Gulmu,et voilà que ce sont les mêmes fils et filles qui approuvent un tel projet. Pensons aux problèmes que cette division pourrait susciter. Retenons que toute division entraine un affaiblissent une fragilité.
Et voilà désormais un prétexte de plus pour abandonner la région, car chacun attendra avec impatience la prétendue division pour la mise en œuvre des politiques de développement.
Je termine en disant que ce n’est pas du tout une priorité dans le contexte actuel que nous vivons, car comment vouloir diviser une région dont la sécurité est très fragile? Et d’ailleurs, le maillage sécuritaire de la région n’a pas besoin de répondre à cette division administrative. Alors, chères autorités, répondez aux préoccupations réelles des populations, au lieu de les divertir avec d’autres problèmes.
Comme le dit Jean Jacques Rousseau, << Heureuse la famille qui, dans l’Union la plus pure, coule au sein de l’amitié et de l’amour ses paisibles jours, et semble n’avoir qu’un cœur à tous ses membres>>.

Félix LOMPO, Professeur certifié d’Histoire-Géographie des Lycées et Collèges

Email: lompofelix@gmail.com