Covid-19 : le manque de vaccins accroît le risque d’une nouvelle vague en Afrique (OMS)

« Le manque de vaccins accroît le risque de résurgence de la Covid-19 », a alerté dans un communiqué, jeudi, l’Organisation mondiale de la santé (OMS), relevant que ces pénuries touchent le continent africain en particulier qui ne représente désormais que « 1% des doses de vaccin administrées dans le monde, contre 2% il y a quelques semaines ».

La circulation de nouveaux variants, couplée aux faibles niveaux de vaccination, ainsi qu’à la lassitude de la population vis-à-vis des mesures barrières et à l’assouplissement des restrictions, l’OMS craint que les conditions soient réunies pour « une résurgence de la pandémie ».

Selon l’agence de l’ONU en charge de la santé, les retards d’approvisionnement et les pénuries de vaccins contraignent les pays africains à accuser davantage de retard par rapport au reste du monde en ce qui concerne la vaccination contre la Covid-19.

« En raison du report de la livraison des doses de vaccin contre la Covid-19 fabriquées par le Serum Institute of India à l’attention de l’Afrique, ainsi que de la lenteur du déploiement des vaccins et de l’apparition de nouveaux variants, le risque d’une nouvelle vague d’infections reste élevé en Afrique », a alerté l’OMS.

Environ « la moitié des 37 millions de doses de vaccin contre le Covid-19 reçues en Afrique ont été administrées jusqu’à présent », affirme l’instance sanitaire, tout en soulignant que « certains pays africains ont été exemplaires en matière de déploiement de vaccins ».

L’Union africaine (UA) a convoqué un sommet de deux jours, le 12 et 13 avril, consacré à la production de vaccins sur le continent.

L’UA avait exprimé son inquiétude face à « des problèmes de pénurie, de financement, et d’un manque de personnel qualifié » sur le continent.

L’acheminement des vaccins jusqu’aux populations se heurte également à « des problèmes de transport et de chaîne du froid », et parfois à un « gaspillage » des doses, avait relevé pour sa part lors de ce sommet Mohamed Malick Fall, directeur de l’Unicef (Fonds des Nations unies pour l’enfance) pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe.

Reconnaissant des « réticences » et des « inquiétudes » en Afrique envers le vaccin AstraZeneca, le plus distribué à travers le programme Covax, mais qui fait l’objet d’une polémique concernant ses effets secondaires indésirables, Mohamed Malick Fall avait souligné l’importance de lutter contre « les rumeurs et la désinformation ».

L’Afrique reste cependant moins touchée par la pandémie avec 4,6 millions de cas dont 123 000 morts sur une population de 1,2 milliard d’habitants, selon le dernier décompte de l’OMS-Afrique, contre 2,9 millions de morts à l’échelle mondiale.

Agence Anadolu