Côte d’Ivoire : l’opposant Tidjane Thiam démissionne de son poste de président du PDCI-RDA

Tidjane Thiam, principal opposant au président ivoirien Alassane Ouattara, a annoncé lundi sa démission de son poste de président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA).

« Dans l’intérêt du parti, j’ai décidé de remettre (…) mon mandat de président du parti », a déclaré Tidjane Thiam, à l’extérieur du pays depuis plus d’un mois, dans une allocution publiée sur ses réseaux sociaux.

Il a justifié cette décision par ce qu’il a qualifié de « harcèlement judiciaire » dont lui-même et le vieux parti sont, selon lui, les victimes.

« Ces avancées, annonciatrices de notre prochain retour au pouvoir d’État, ont déclenché des attaques répétées et injustifiées, avec la justice pour principal instrument. Face au harcèlement judiciaire inqualifiable dont le Parti et moi-même sommes l’objet, face au déni de ma nationalité ivoirienne par les autorités, au mépris de l’histoire et des traditions de notre pays, je souhaite préserver le Parti d’une prise en otage planifiée. Ceux qui ont conçu, organisé et financé ces opérations de harcèlement connaissent mal notre Parti », a-t-il déclaré.

Candidat à la présidentielle d’octobre prochain, Tidjane Thiam a été radié de la liste électorale, à la suite d’une décision de justice, considérant qu’il avait perdu sa nationalité ivoirienne au moment de son inscription en 2022.

De même, son élection à la tête du PDCI est contestée en justice par une militante du parti, qui estime qu’il n’était pas ivoirien au moment du scrutin de décembre 2023.

Toutefois, pour lui, cette démission ne signifie pas un retrait de la bataille pour la présidentielle. Il assure qu’elle ne « change rien à l’engagement » qu’il a pris « en décembre 2023 de conduire personnellement [notre] parti à la victoire en octobre 2025 ».

« Je sais qu’après m’avoir élu en 2023, vous m’accorderez de nouveau votre confiance », a-t-il souligné, laissant entendre qu’il compte être de nouveau candidat à la présidence du parti.

Conformément aux statuts du PDCI-RDA, l’intérim est désormais assuré par le doyen d’âge des vice-présidents. C’est donc Ernest N’Koumo Mobio qui prend les rênes du parti.

Dans une déclaration publiée le même jour, Mobio a affirmé ne pouvoir se dérober « à l’appel du devoir », acceptant « avec responsabilité les charges » liées à cette fonction.

Il a lancé un appel à la « cohésion », à la « sérénité » et à la « discipline », afin de préserver l’unité du parti et de défendre l’héritage des Pères fondateurs.

Agence Anadolu