Six militants du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI RDA, opposition) ont été appréhendés par les forces de l’ordre et de sécurité, à moins de trois mois de la présidentielle, a dénoncé jeudi le parti, lors d’une conférence de presse à Abidjan.
Trois d’entre eux, sont inculpés pour « troubles à l’ordre public » et « incitation à y participer », a précisé le parti face à la presse.
Me Jean-Chrysostome Blessy, secrétaire exécutif du parti chargé de la veille juridique, déplore qu’à l’exception d’un militant, les cinq autres ont été appréhendés en dehors de tout cadre légal.
« On ne peut pas aller en civil, faire un rapt sur quelqu’un et puis l’envoyer à la gendarmerie. Une telle interprétation rend complètement nulle toute procédure correctionnelle ou pénale », a-t-il dénonce.
Concernant les rumeurs liant ces arrestations à un prétendu projet insurrectionnel, Me Blessy a réfuté toute implication du PDCI dans une quelconque tentative de déstabilisation : « Contrairement aux allégations de création d’un CNT bis, notre parti n’a jamais participé à une entreprise insurrectionnelle »
« Nous prônons une alternance démocratique, républicaine et pacifique », a-t-il insisté, ajoutant : « Ce pays ne sera réconcilié que par des méthodes légales »
Il a précisé qu’en revanche, son parti prône une alternance démocratique, républicaine et pacifique, et reste engagé pour une réconciliation véritable, fondée sur le respect des institutions.
« Le Pdci-Rda poursuivra son combat dans le respect de la loi et des urnes. Ce pays ne sera réconcilié que par des méthodes légales ».
Le porte parole du PDCI Brédoumy Soumaïla Traoré, a confirmé également avoir été la cible d’une tentative d’enlèvement.
Selon lui, des individus encagoulés auraient reçu pour consigne de le « neutraliser ». Alerté par la direction de son parti, il affirme avoir été mis à l’abri sur instruction du président Tidjane Thiam
Face à la presse mercredi dernier, le porte-parole principal du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP, au pouvoir), Kobenan Kouassi Adjoumani, a expliqué que son parti « n’a pas la prétention de s’immiscer dans les affaires juridiques ».
« Je ne sais pas pourquoi ils ont été arrêtés. Si vous voulez avoir une réponse appropriée à cette question, allez poser la question au juge qui les a interpellé et qui les a mis en tôle. Le Rhdp ne se préoccupe pas des affaires juridiques », a réagi le porte-parole du parti au pouvoir, le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani.
Il a aussi mis en garde contre toute tentative de déstabilisation du pays, à trois mois du scrutin.
« Il faut que l’opposition se réinitialise. Il faut qu’elle change ses logiciels de lecture, d’action et fasse des mises à jour régulières, pour se mettre au diapason des temps nouveaux. Les vieilles méthodes qu’elles récitent ne sont plus d’actualité. Nous n’avons pas pour habitude de mettre en garde, mais cette fois-ci, nous le disons et nous le répétons : « il n’y aura pas de CNT bis en Côte d’Ivoire », a lancé Adjoumani.
Ni le parquet d’Abidjan, ni le gouvernement n’ont encore réagi à ces arrestations.
Agence Anadolu