Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo dénonce son exclusion de la présidentielle et annonce « la lutte » pour son honneur

L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a dénoncé ce samedi à Abidjan son exclusion de la liste électorale provisoire publiée par la Commission électorale indépendante (CEI), y voyant une « insulte » à sa personne et une tentative de l’écarter « injustement » de la prochaine présidentielle prévue en octobre 2025.

« On a publié une liste sur laquelle il n’y a pas le nom de Laurent Gbagbo (…) Que moi, Gbagbo Laurent, je ne serais pas digne d’être candidat à la présidence de la République parce que j’ai volé. Ici, en Côte d’Ivoire, parmi tous ceux qui font de la politique, moi Gbagbo, personne ne peut me traiter de voleur. Je considère que cela est une insulte à ma personne. C’est une insulte à ma famille. Mais ils veulent qu’on se batte.Mais qu’ils sachent qu’on se battra », a-t-il déclaré, lors d’un meeting populaire dans la commune de Port-Bouët (sud d’Abidjan).

Laurent Gbagbo a été radié de la liste électorale, suite à sa condamnation par contumace en 2018 à 20 ans de prison et 10 ans de privation de droits civiques pour le braquage de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011, pendant la crise post-électorale. Bien qu’il ait été acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) en 2021 pour crimes contre l’humanité, cette décision ne concerne pas les poursuites nationales engagées contre lui en Côte d’Ivoire.

Cette condamnation nationale non annulée est ce que les autorités électorales invoquent pour justifier sa radiation de la liste électorale et donc son inéligibilité à l’élection présidentielle de 2025.L’ancien président a également critiqué l’intervention française sous Nicolas Sarkozy et le rôle des Nations unies, estimant que les institutions ivoiriennes avaient été contournées au profit d’une solution extérieure. « Une fois, vous nous avez eus. Vous ne pouvez pas nous avoir une deuxième fois », a-t-il martelé.

Laurent Gbagbo a dénoncé en outre l’arrestation de plusieurs membres de son parti. »Ce pays est devenu un cauchemar. Mais si c’est moi qu’ils cherchent, qu’ils sachent qu’ils m’ont trouvé. », a-t-il martelé.À 80 ans, Laurent Gbagbo s’est dit prêt à « lutter jusqu’au bout » pour « l’honneur, la démocratie et la souveraineté de la Côte d’Ivoire ». »Aujourd’hui, j’ai 80 ans. Et je me bats depuis que j’ai 18 ans. Et on ne m’a pas encore vaincu. Si je suis debout, c’est que je sais me battre », a-t-il déclaré.

Agence Anadolu