Lors d’une édition spéciale diffusée le 25 septembre sur la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB), le KORAG a rendu public son deuxième communiqué à travers son porte-parole, le capitaine Farouk Azaria Sorgho. Ce document fait le point sur neuf mois de travaux qui ont permis de mettre à jour plusieurs cas de corruption, de fraude et d’abus divers dans l’administration publique et privée.
« Au fur et à mesure de l’intensification de la guerre contre le terrorisme sous toutes ses formes, de la lutte contre la corruption et la malversation financière, malgré la densification des efforts de développement à travers les différentes réformes et initiatives présidentielles, nous constatons malheureusement la résistance de certains maux dans l’administration publique », a déclaré le capitaine Sorgho.
Selon lui, à la suite des révélations du 27 novembre 2024 concernant la privatisation de la SOCOGIB, le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a instruit la poursuite systématique des enquêtes sur tous les faits et dénonciations liés au mauvais fonctionnement de l’administration. C’est dans ce cadre que le KORAG a examiné près d’une centaine de dossiers entre décembre 2024 et août 2025.
Les procès-verbaux des sessions font état de « dossiers de corruption et actes assimilés, demandes de réparation d’injustices, abus de pouvoir, licenciements abusifs, faux et usage de faux, détournements de biens publics et autres pratiques contraires à la loi ».
Une vingtaine de dossiers concernent des pratiques douteuses dans des juridictions et des administrations, notamment des « tentatives de corruption passive impliquant des magistrats, des huissiers de justice, des agents de santé, des policiers municipaux, des agents du domaine et d’autres fonctionnaires ». Parmi les cas cités figurent la corruption présumée dans les services d’hygiène de Ouagadougou, des malversations dans la commune de Zabré, des soupçons de corruption contre un substitut du procureur, ainsi que des plaintes visant des policiers municipaux de Garango accusés d’escroquerie et d’usurpation de titres.
Le communiqué évoque également « des cas de surfacturation au trésor public dans des services départementaux de l’eau, des détournements subtils de biens publics comme un terrain collectif attribué à un avocat, ainsi que des irrégularités liées au guichet unique du foncier, à la SOCOGIB et à des coopératives d’épargne et de crédit ».
Concernant la falsification de diplômes, « plus de 6000 diplômes d’agents publics ont été analysés dans plusieurs institutions, y compris la présidence du Faso, des ministères et des structures indépendantes ». Certains diplômes se sont révélés non authentiques et leurs détenteurs ont été révoqués. Ils devront répondre devant la justice.
Le KORAG précise que des mesures d’atténuation pourront être appliquées aux personnes concernées qui se dénonceraient volontairement aux services compétents.
Au titre des abus et injustices, des plaintes ont été relevées pour « suspension abusive de carrière à la mairie de Ouagadougou, faux en écriture publique et malversations au commissariat de Komki-Ipala, favoritisme dans le traitement de dossiers d’accidents, pratiques contraires à la déontologie au tribunal de grande instance de Ouagadougou, ou encore le refus de publier les résultats d’un test de recrutement à la chambre de commerce et d’industrie ».
Le rapport fait aussi état de « spoliation de kits pharmaceutiques, de harcèlement sexuel dans l’administration, de détournements de vivres destinés aux déplacés internes du camp de Goudébo redirigés vers le centre hospitalier régional de Dori, ainsi que d’affectations arbitraires ou d’obstructions dans l’aménagement de la zone de Ouaga 2000 ».
« Comme d’habitude, le traitement de ces dossiers suit une méthodologie rigoureuse. Les sanctions administratives et judiciaires seront appliquées », a affirmé le capitaine Sorgho, qui appelle les citoyens à signaler tout dysfonctionnement au numéro vert 199.
Le communiqué insiste sur le fait que ces pratiques nuisent gravement à l’image de l’administration et aux services rendus aux populations. « La société vertueuse dont nous rêvons pour nous et pour nos enfants devrait être caractérisée par l’intégrité, la probité, la solidarité, la responsabilité, le respect des institutions et l’amour de la patrie, tel que prôné par le camarade président du Faso, chef de l’État, le capitaine Ibrahim Traoré », a conclu le porte-parole du KORAG.
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