Condamné à perpétuité, Guillaume Soro rejette des verdicts “iniques”

L’ancien Premier ministre ivoirien et ex-chef rebelle, Guillaume Soro, en exil, a été condamné mercredi par le tribunal criminel d’Abidjan, par contumace, à la prison à perpétuité.
Soro et 19 de ses partisans étaient accusés de « complot », « tentative d’atteinte à la sûreté de l’État » ainsi que de « diffusion et publication de nouvelles fausses», pour des faits commis fin 2019.
Pendant les enquêtes, des armes ont été découvertes à son domicile à Assinie (sud ) et à Abidjan (sud).
Outre Soro, le Tribunal criminel a condamné à 20 ans d’emprisonnement, cinq autres co-accusés jugés par contumace dont l’ancienne ministre de la communication Affoussiata Bamba Lamine, ainsi que six militaires.
Les frères de l’ancien Premier ministre Rigobert Soro et Simon Soro, ainsi qu’Alain Lobognon et Sékongo Felicien ont écopé chacun de 17 mois d’emprisonnement. Ils sont libres et pourront rentrer chez eux ce mercredi, puisqu’ils sont en prison depuis le 23 décembre 2019.
Le mouvement politique de Guillaume Soro, le GPS (Generation et peuple solidaire) a également été dissout.
Les peines prononcées par le tribunal criminel sont similaires aux réquisitions du procureur Richard Adou.

« Je rejette totalement ces verdicts iniques, prononcés en dehors de toutes les règles de droit et dictés uniquement par des considérations d’ordre politique », a réagi Guillaume Soro.
Pour lui, « ce procès aura démontré, une fois de plus, la compromission de l’appareil judiciaire ivoirien et sa soumission volontaire aux diktats de l’Exécutif ».
« Ces verdicts viennent renforcer ma conviction qu’il faut se battre courageusement et sans faiblesse contre la captation de l’État ivoirien et la mise sous tutelle de toutes ses institutions », a-t-il ajouté.

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Il s’agit de la deuxième condamnation de Guillaume Soro en 14 mois. En avril 2020, l’ex- président de l’Assemblée nationale avait aussi écopé de vingt ans de prison ferme et de 4,5 milliards de francs CFA (8,2 millions USD) d’amende après avoir été reconnu coupable de recel de deniers publics détournés et de blanchiment de capitaux.
Depuis 2012 il a été poursuivi dans divers dossiers pour plusieurs chefs d’inculpation. En 2015, à la suite d’une plainte déposée à Paris, la justice française avait émis un mandat d’emmener contre lui.
Guillaume Soro avait, par la suite, été épinglé par la justice du Burkina Faso où un mandat d’arrêt international avait été émis contre lui. Il était impliqué dans un projet de coup d’état visant à faire chuter le régime en place de ce pays voisin.
A la suite de la rébellion de septembre 2002 qui a endeuillé des milliers de familles, plusieurs plaintes ont été déposées aussi bien devant la juridiction ivoirienne qu’à l’étranger.

Avec l’Agence Anadolu