Centrafrique : Violents affrontements entre un groupe d’autodéfense et les rebelles de l’UPC dans le sud-est

La ville centrafricaine de Mboki, située dans la préfecture du Haut-Mbomou (sud-est), est le théâtre, depuis dimanche 7 mai, de violents affrontements entre le groupe d’autodéfense Azande Ani Kpi Gbé et les rebelles de l’Unité pour la paix en Centrafrique (UPC), membres de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC), a indiqué mercredi à Anadolu le préfet du Haut-Mbomou, Jude Ngayako.

« L’affrontement qui a débuté dimanche entre ces belligérants se poursuit au moment où je vous parle. Pour le moment, il est difficile d’avoir un bilan précis mais il y a des morts et des blessés signalés de part et d’autre », a souligné le préfet, joint par téléphone.
Selon cette autorité, les habitants de la ville Mboki, située à environ 1200 kilomètres à l’extrême sud-est de la capitale Bangui, ont été́ contraints de fuir et de se réfugier dans la concession de l’église catholique, sous la protection des Casques bleus marocains de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies (MINUSCA).

« Ce mardi 9 mai au matin, alors que la situation est toujours tendue à Mboki, les activités sont paralysées à Obo. Les habitants de cette ville sont toujours dans la peur après que les Forces armées centrafricaines (FACA) ont tiré des coups de feu en l’air, le lundi 08 mai 2023, pour dissuader les éléments du Azande Ani Kpi Gbé qui voulaient se rendre à Mboki », a rapporté, mardi, la radio locale Ndeke Luka.

Selon le journal centrafricain Corbeau News, « la cause de l’affrontement serait la disparition d’un éleveur peul qui était parti paître ses moutons, et qui n’est plus revenu chez lui depuis 48 heures. Les rebelles ont accusé les miliciens d’avoir tué l’éleveur, ce qui a entrainé́ un violent affrontement entre les deux groupes ».

En mars dernier, la localité de Bambouti avait déjà offert une scène de chaos avec des violences armées opposant les hommes de l’UPC aux milices Azande Ani Kpi Gbé ayant leur base arrière au Soudan du Sud.
Un éleveur assimilé aux Séléka avait été tué le 19 mars. En représailles, des maisons, villages et greniers avaient été incendiés par les hommes de l’UPC, entrainant une vague de déplacés au Soudan du Sud ainsi qu’à Obo, une ville située plus à l’ouest de la RCA.

Avec Anadolu