Centrafrique : neuf éléments des forces de défense et de sécurité condamnés par la Cour martiale

Le tribunal militaire de Bangui a condamné neuf militaires, gendarmes et policiers à des peines allant de 5 à 10 ans d’emprisonnement ferme, a-t-on appris de sources concordantes, dimanche.

« Parmi les personnes condamnées, il y a par exemple le dossier qui avait été introduit par le ministère public contre, Lopez Dawas, un élément des Forces armées centrafricaines (Faca) condamné à des peines de travaux forcés à perpétuité pour avoir commis un triple assassinat à Bambari », a l’ouest du pays, a souligné à l’Agence Anadolu, le commissaire du Gouvernement du tribunal militaire, Benoit Narcisse Foukpio.

Les neufs éléments des forces de défense et de sécurité étaient poursuivis notamment pour meurtre, blessure volontaire et crime de sang, a souligné le magistrat Foukpio.

« Certains éléments des Faca sont condamnés à des peines allant de 5 à 10 ans d’emprisonnement ferme pour meurtre et assassinat. Pendant ces audiences, un gendarme en fonction est condamné pour meurtre et blessures volontaires à Boda. Ce dernier a écopé d’une peine de 10 ans d’emprisonnement ferme », a relevé le journal local, RJDH (Réseau des journalistes pour les droits de l’homme).

Ces procès se sont tenus dans un contexte où des présumés crimes commis en Centrafrique ont été attribués par des experts des Nations Unies à certains éléments des forces armées centrafricaines, de défense et de sécurité intérieure ainsi qu’à leurs aillés et les groupes rebelles.

« De multiples allégations de violations des droits de l’homme qui seraient perpétrées, y compris par les instructeurs russes » lors des opérations menées par les Forces armées centrafricaines (FACA) et leurs « alliés internationaux » pour « libérer les localités occupées ou tenues par les groupes armés », avait souligné dans un rapport publié le 9 juillet, Yao Agbetse, expert de l’ONU.

L’Expert indépendant onusien avait exhorté le Conseil de sécurité et la communauté internationale dans son ensemble à prendre les dispositions nécessaires afin que ces personnes puissent répondre des allégations de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire qui pèsent sur elles.

La Commission d’enquête spéciale mise en place par le gouvernement pour enquêter sur les graves crimes commis par des éléments des FACA, dans son rapport de synthèse publié début octobre, a indiqué que sur 103 incidents de violation des droits de l’homme et du droit international humanitaire, certains sont avérés et imputables aux forces centrafricaines et à leurs alliés.

Agence Anadolu