Centrafrique / massacre de Bossangoa : l’ONU exige une enquête

La mission onusienne en République centrafricaine ( Minusca) a “sollicité la coopération du gouvernement” centrafricain pour “faire toute la lumière” sur “la mort violente de plusieurs personnes dans la sous-préfecture de Bossangoa”.

Cet appel a été fait dans un communiqué publié jeudi par la Minusca et dans lequel elle fait état de 13 personnes tuées.

Le gouvernement centrafricain accuse les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) d’être les auteurs de ce massacre. Des sources locales accusent pour leur part les mercenaires russes engagés auprès de Bangui dans la lutte contre l’insécurité.

La mission onusienne indique, en outre, avoir dépêché une mission sur les lieux ajoutant que “la patrouille a confirmé la découverte de 13 corps sans vie à Bongboto, à 12km de Bossangoa”, dans l’ouest du pays.

L’ONU précise, par ailleurs, qu’elle se tient “prête à soutenir le gouvernement pour que les auteurs présumés de ces crimes odieux soient identifiés, arrêtés, et traduits devant les juridictions compétentes”.

Jeudi, le gouvernement centrafricain a publié un communiqué où il a rejeté les responsabilités de ce crime de guerre et crime contre l’humanité sur les rebelles de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) alors que plusieurs sources pointent du doigt les mercenaires russes de la société Wagner.

“Des éléments de la coalition des patriotes pour le changement en abrégé CPC constitué désormais en bandits de grand chemin ont fait irruption à 12 kilomètres de Bossangoa sur l’axe Nana-Bakassa et ont tiré sur de paisibles citoyens. Cette situation déplorable a occasionné des morts et des blessés graves au moment où le gouvernement consent de gros efforts pour un retour définitif de la paix dans notre pays “, a déclaré le gouvernement centrafricain.

Des accusations rejetées par la CPC qui a dénoncé dans un communiqué, jeudi, les tentatives du gouvernement de dédouaner les paramilitaires russes.

La coalition rebelles a par ailleurs plaidé pour “la mise en place d’une commission d’enquête indépendante afin de faire la lumière sur les nombreux cas d’exactions constatés ces dernier temps dans l’arrière-pays” et “le retrait sans condition de la Centrafrique, des mercenaires russes de la société privée Wagner”.

Martin Ziguelé, député de la troisième circonscription de Bocaranga, et président du parti MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain) s’est insurgé contre ce massacre et demandé que justice soit faite pour les victimes.

“Quels qu’en soient les auteurs, cet acte est inqualifiable et inacceptable. La justice doit se saisir en toute urgence de cette affaire qui ne saurait rester impunie”, a souligné le député centrafricain dans un tweet jeudi.

Agence Anadolu