CEDEAO : les dirigeants appellent à une transformation économique collective de la région ouest-africaine

Le président nigérian Bola Tinubu, également président en exercice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a appelé les pays ouest-africains à unir leurs efforts pour transformer leurs économies.

S’exprimant samedi, lors du deuxiaème jour du Sommet économique ouest-africain à Abuja, Tinubu a exhorté les dirigeants régionaux à obtenir des résultats concrets en misant sur l’unité économique, la coordination des politiques publiques et des investissements audacieux pour assurer la prospérité de la région.Il a dénoncé le faible niveau des échanges commerciaux entre pays ouest-africains, estimant que des échanges intra-régionaux inférieurs à 10 % ne sont plus acceptables dans une région dotée d’un tel potentiel économique.

« Nous ne pouvons plus continuer à fonctionner en vase clos. Un commerce intra-régional inférieur à 10 % n’est pas seulement une statistique : c’est une crise d’opportunités manquées », a-t-il déclaré. « Il ne s’agit pas d’un manque de volonté, mais d’un défaut de coordination. L’économie mondiale n’attendra pas que l’Afrique de l’Ouest se mette en ordre, et nous non plus. »Le président Tinubu a également souligné l’importance de la jeunesse régionale : « Le plus grand atout de notre région est sa population jeune. Mais ce potentiel démographique peut rapidement se transformer en fardeau si l’on n’investit pas dans l’éducation, les infrastructures numériques, l’innovation et l’entrepreneuriat productif. »

De son côté, le ministre nigérian des Affaires étrangères, Yusuf Tuggar, a mis l’accent sur les marchés libres, une gouvernance pragmatique et la coopération avec le secteur privé.« Notre objectif aujourd’hui est de redéfinir la vision de l’avenir économique de la région ouest-africaine. C’est un objectif ambitieux. Et soyons honnêtes, c’est à la créativité, au talent et à l’ingéniosité de nos peuples que revient la mission d’accomplir cette transformation », a déclaré Tuggar.

Le président libérien Joseph Boakai a exhorté samedi les dirigeants ouest-africains à maintenir des canaux de communication ouverts avec le Niger, le Mali et le Burkina Faso, soulignant que la CEDEAO devait rester accessible aux pays ayant quitté l’organisation.« Lors de la 66e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, le Liberia avait appelé à un renforcement de la coopération entre les États membres ayant adopté des positions divergentes.

Aujourd’hui, je réitère cet appel : nous devons garder la porte ouverte au dialogue et à la réconciliation, en particulier avec nos États frères qui ont malheureusement quitté la communauté », a déclaré Boakai.Ce sommet, organisé en amont de la 67e session ordinaire de la CEDEAO, visait à renforcer l’intégration économique régionale et à améliorer la coopération en matière de commerce et d’investissement en Afrique de l’Ouest.Les présidents du Ghana, de la Sierra Leone, du Sénégal, de la Gambie, du Bénin, du Togo et de la Guinée-Bissau ont également pris part au sommet.Les ministres des Finances, du Commerce, des Infrastructures et des Affaires étrangères des États membres de la CEDEAO étaient également présents, aux côtés de représentants d’institutions régionales telles que l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO), l’Institut monétaire de l’Afrique de l’Ouest (IMAO), la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), ainsi que le Secrétariat de la ZLECAf.

Agence Anadolu