Cameroun : deux soldats et un responsable gouvernemental tués par des séparatistes

Deux militaires et un civil camerounais ont été tués vendredi dans le Sud-Ouest du Cameroun dans de nouvelles attaques d’insurgés séparatistes qui combattent l’armée dans les régions anglophones (Sud-Ouest et Nord-Ouest), a appris l’agence Anadolu des autorités locales.

« Vendredi, des commandos d’un bataillon spécial en patrouille, sont tombés dans une embuscade tendue par des sécessionnistes dans la ville de Nguti, département Koupe-Manengouba », a indiqué à Anadolu samedi, le préfet du Koupe-Manengouba dans le Sud-Ouest, Jean Marie Tchakui.

« Lors de cette attaque, deux soldats ont perdu la vie et un troisième a été grièvement blessé. Le blessé est actuellement pris en charge par des médecins militaires », a ajouté la même source.

« Vendredi, le délégué départemental de l’économie, de la planification et du développement, Mabia Johnson Mudika, a été assassiné en captivité et son corps jeté par les ravisseurs », a indiqué à l’agence, le préfet du département de Ndian, Nwafua Lawrence Forwang.

Mudika fait partie des six personnalités enlevées mardi dans la ville côtière d’Ekondo-Titi située dans la région du Sud-Ouest par des « des éléments des bandes armées sécessionnistes».

« Le sort réservé aux cinq autres otages reste incertain, mais l’armée mène un ratissage dans la zone pour tenter de les libérer », a rassuré le préfet.

La zone anglophone du Cameroun dont le Nord-Ouest et le Sud-Ouest sont en proie, depuis quatre ans, à un sanglant conflit entre des groupes armés sécessionnistes anglophones qui réclament l’indépendance des deux régions sous le nom d’Ambazonie et les forces de sécurité dépêchées massivement par le gouvernement pour les réprimer.

Outre leurs attaques visant les forces de sécurité et de défense, les séparatistes armés multiplient les enlèvements de civils, notamment d’élèves et de professeurs dans les établissements scolaires qu’ils accusent notamment de perpétuer l’enseignement en français, et assassinent des habitants qu’ils soupçonnent de «collaborer» avec le gouvernement de Yaoundé.

Dans ce conflit, les civils sont fréquemment pris en tenaille et victimes de crimes et d’exactions des deux camps, selon des ONG internationales et l’ONU.

La crise dite anglophone a fait plus de 3 500 morts et forcé plus de 700 000 personnes à fuir leur domicile.

Agence Anadolu