Burkina : la Ligue des Consommateurs dénonce une flambée des prix des denrées alimentaires

C’est par une conférence de presse tenue à son siège ce jeudi 11 mars 2021, que la Ligue des Consommateurs du Burkina (LCB),  a présenté le point de ses activités de veille citoyenne. Il s’agissait des préoccupations relatives au relevé bimestriel de l’office National de l’Eau et de l’Assainissement (ONEA), de la flambée des prix des produits de grande consommation, de la qualité des huiles alimentaires, de la vente du gaz butane par des distributeurs non agrées, et de pratiques malsaines des sociétés de téléphonie mobile. C’était en présence  de M. Francis D. KERE, Directeur régional de l’ONEA / Ouaga, accompagné de ses collaborateurs; et de M. Cheick Omar BONI, chargé de la communication et des relations publiques de la Société Nationale Burkinabè d’Electricité (SONABEL).

A l’approche de la Journée internationale du consommateur qui sera célébrée le 15 mars, la Ligue des Consommateurs a tenu à faire le point de ses activités visant à protéger le consommateur. Selon Dasmane  TRAORE, président de la LCB, du 08 au 24 février 2021 s’est tenue une campagne spéciale de traitement des plaintes des consommateurs dans cinq agences de l’ONEA à Ouagadougou. A cet effet, la LCB s’est rendue dans lesdites agences, avec pour mission essentielle d’assister le consommateur dans la prise en compte et la résolution de ses plaintes par l’ONEA.Une mission à l’issue de laquelle elle a produit un rapport, dont copie a été remise à l’ONEA le 09 mars 2021. Au total,  une centaine de plaintes ont été enregistrées par jour et par agence. Toujours selon le président de la LCB, des échanges, il ressort des plaintes suivantes : hausse généralisée des factures à partir des mois de consommation de juillet à novembre 2020; incompréhension du système de relevé bimestriel qui induit la réception de deux factures à la fois; la non prise en compte des index transmis par le client via SMS et sur la plateforme ; le constat d’irrégularités sur les factures ; l’existence de factures non physiques mais qui ne se retrouvent pas sur la machine ; des factures déjà payées (via E-paiement) mais  prises en compte dans les comptes de l’ONEA, etc.

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Suite à ces plaintes, la LCB a fait des propositions d’amélioration des prestations de l’ONEA. Il s’agit pour l’ONEA de suspendre temporairement l’application du relevé bimestriel, le temps de régler les contentieux de facturation, et de faire un audit de la facturation. La LCB a également recommandé à l’ONEA d’appliquer une autre formule de recouvrement, une révision des différentes tranches  comme suit : tranche 1 : de 0 à 16 m3 à 188 CFA/m3 ; tranche 2 : de 17 à 31 m3 à 463 FCFA /m3; tranche 3 : de 32 à 52 m3 à 663 FCA/m3. Ensuite, la Ligue préconise de prendre le temps d’informer et de sensibiliser suffisamment le consommateur en cas d’innovation ; de réamorcer les capacités du personnel, et de privilégier et intensifier la communication de proximité avec le consommateur.

Dans un registre proche, par communiqué en date du 20 janvier 2021, la LCB prenait à témoin l’opinion nationale et internationale  sur une « hausse généralisée » et abusive des prix des produits de grande consommation, ainsi que la prolifération sur nos marchés de produits de mauvaise qualité. Malgré ces interpellations, la LCB dit constater que rien n’a été fait pour contenir les prix. Bien au contraire ! Selon elle, les enquêtes menées en début du mois de mars 2021, confirment la tendance à la hausse des prix de plusieurs produits. A titre d’exemple, témoigne la Ligue, la boite de haricot qui était de 900 F CFA en janvier 2021 est passée à 1.100 F CFA en mars 2021; le carton de sucre importé passe de 21.000 F CFA en janvier  2021 à 22.000 F CFA en mars 2021. L’huile importée de 20 litres passe de 16500 CFA en janvier 2021 à 19.000 F CFA en mars 2021. Durant la même période, le sac de maïs de 100 kg est passé de 18.500 F CFA à 21.000 F CFA, et le riz importé 25% brisure de 25 kg est passé de 10.000 F CFA à 11.000 F CFA.

Dasmane TRAORE a exhorté les autorités à prendre leurs responsabilités, surtout en cette période de grande consommation liée à la Pacques et au Ramadan.